« Les 500 cadavres du « vampire » de chiens // ElPais.es // Madrid // 1.07.22

Le parquet et la Seprona ont mis un terme à une affaire rapportant plus d’un million d’euros à un faux vétérinaire qui faisait le commerce depuis plusieurs années de sang animal. Animaux que l’on suppose être morts vidés de leur sang.


Dans la vidéo, des images de la propriété où se trouvaient les animaux à l’arrivée de la Garde Civile: https://elpais.com/espana/madrid/2022-07-01/los-500-cadaveres-del-vampiro-de-perros.html


Un jour l’employé de l’incinérateur du village Toledan de Yuncos fatigué de voir autant de chiens morts dans des sacs poubelle se mit à parler. D’où pouvait bien provenir autant d’animaux amenés toujours par la même personne à brûler au crématorium? Fut alors révélé au grand jour ce que Luis Miguel V.F. avait réussi à occulter avec maestria durant presque 20 ans. Ce dernier dirigeait sans autorisation une banque de sang animal qu’il approvisionnait en vidant de leur sang les animaux probablement jusqu’à la mort. Le parquet et la Seprona soutiennent que ces morts si cruelles avaient lieu dans sa propriété d’Humanes (Madrid); de là sortaient régulièrement des sacs remplis de cadavres de quadrupèdes et de là aussi les agents ont sauvés il y a quinze jours 257 chiens et chats.

Le marché de sang animal est confidentiel et il faut croire lucratif. Il n’existe pas de banque de sang public comme pour les humains, ce sont donc une poignée d’entreprises privées qui se chargent de collecter les fluides canins et félins et de les vendre aux cliniques vétérinaires. L’inculpé a mis à profit cet état de fait pour se construire un petit empire du sang qui avec les années a réussi à cumuler des dizaines de clients nationaux et internationaux. La Garde Civile pense que 500 animaux au minimum ont péri dans les installations de cet escroc qui dirigeait son soi-disant centre de transfusion vétérinaire.

Les agents estiment que le prévenu a réalisé depuis le début de son activité en 2006 plus d’un million d’euros de bénéfices. » Il reste encore beaucoup de questions non résolues, nous enquêtons pour savoir si le prévenu a prélevé du sang d’animaux malades et combien sont morts de ces abus » nous informe des sources de la gendarmerie. L’enquête a réussi à prouver qu’entre avril et mai une soixantaine d’animaux sont morts à cause de ces prélèvements abusifs, pour la plupart chiens et chats. Les galgos était la source la plus convoitée étant donneurs universels et parce que les propriétaires se débarrassent facilement de leurs chiens à la fin de la saison de la chasse.

Beaucoup d’animaux arrivant à la propriété du prévenu étaient amenés par leurs propriétaires qui ne voulaient pas ou ne pouvaient plus les garder et par des associations qui cherchaient un endroit où les laisser temporairement. » Il était très connu dans ce milieu et sa propriété était même pour certain considérée un refuge animal » ajoute la Garde Civile. Les recherches devront aussi déterminer si il y a d’autres personnes impliquées et comment l’inculpé se procurait les médicaments nécessaires à son activité. Il reste aussi à découvrir quelles failles dans la législation et les contrôles ont pu permettre à l’inculpé d’exercer sa profession pendant 20 ans et être aussi reconnu dans son domaine.

Sur son site web Luis Miguel spécifiait qu’il exerçait depuis 2006 et qu’il avait des dizaines de clients nationaux et internationaux. » Nous disposons actuellement d’un stock permanent d’hémocomposants de chiens, de chats et de lapins. Et si besoin était, nous disposons aussi de donneurs chevalins(sic) » écrivait-il sur la page d’accueil de son site. En cliquant sur un des onglets on trouvait de nombreux liens d’interventions et de discours qu’il était supposé avoir tenu dans des congrès spécialisés, ainsi que des études scientifiques sur les fluides animaux. Sur un autre onglet apparaissait une liste interminable de cliniques de sa clientèle. Son site web se vida de tout contenu quelques minutes après que notre journal se soit mis en contact téléphonique avec l’entrepreneur pour avoir sa version des faits. » Je ne dirai rien, l’enquête est en cours » nous dit-il avant de raccrocher. Devant le juge il fait appel de son droit à garder le silence. Lors de la descente des forces de l’ordre un employé de la propriété a aussi été arrêté; il s’agit d’un citoyen marocain que les forces de police soupçonnent d’avoir aidé l’inculpé dans ses activités.

Suite à l’alerte de l’employé du crématorium, les enquêteurs de la Garde civile ont recueilli plusieurs cadavres pendant un peu plus d’un mois pour corroborer les soupçons que quelque chose n’allait pas. Congelés, les corps des animaux ont été amenés dans un centre spécialisé à Madrid où ils ont été autopsiés. Le diagnostic était clair pour chacun d’eux : ils étaient morts de choc hypovolémique (due à une perte de sang excessive). Les investigations montrent que dans cette propriété, ils ont mis l’aiguille directement dans le cœur des animaux pour extraire un plus grand volume de sang en un minimum de temps, selon des sources de l’instruction. « Si cela était vrai, ce serait une vraie barbarie. La pratique normale pour un don de sang est d’utiliser la jugulaire ou les pattes et d’en retirer de petites quantités tous les deux ou trois mois », explique Cristina Fragio, responsable de la Clinique Vétérinaire Universitaire Complutense. « Comme il y a généralement peu de donneurs, nous utilisons souvent ce type de banque. J’ai moi-même utilisé du sang de cette société et je n’ai jamais rien détecté d’anormal», dit-elle.

Vétérinaires alarmés

La nouvelle de l’arrestation de Luis Miguel a circulé à la vitesse de l’éclair dans le monde vétérinaire. Son arrestation a provoqué une énorme inquiétude dans le secteur  dans lequel il évoluait depuis des années et dans lequel il avait noué des relations. De fait, le Collège des Vétérinaires de Madrid a réagi immédiatement après avoir appris l’arrestation et a radicalement pris ses distances. Selon Esther Tortuero, présidente de sa commission d’éthique, cette institution n’a jamais eu de relation avec la personne mise en examen et, de plus, ses services juridiques ont déjà été appelés à comparaître dans l’affaire ouverte en justice contre lui.

Le Collège, qui n’avait reçu aucune plainte contre le suspect et ne l’avait pas sous le radar puisqu’il n’appartenait pas à cette institution, constate deux possibles irrégularités. Il l’accuse d’« intrusion », puisqu’il n’était pas vétérinaire et que les pratiques qu’il exerçait ne pouvaient être exercées que par des professionnels accrédités et diplômés dans ce domaine, selon Tortuero. L’institution veut également enquêter pour savoir si la règle sur le bien-être des animaux a été violée. Fragio, de l’Université Complutense de Madrid, craint que dans un tel cas les techniques vétérinaires qui ont « permis de sauver de nombreuses vies » ne soient remises en question. Au sein de cet empire, le prévenu avait également fondé l’Association d’Hématologie et d’Hémothérapie Animales, avec pour objectif précis de certifier des laboratoires comme le sien.

Plusieurs refuges et associations ont pris en charge les animaux secourus à la propriété de Humanes. Certains ont survécu, mais pour beaucoup d’autres, la libération est arrivée trop tard et ils sont décédés ou sont dans un état critique. Ils ont échappé au vampire, mais pas aux mauvais traitements auxquels ils ont été soumis. //

« Une enquête révèle la réalité des chiens utilisés pour la chasse » // El Caballo de Nietzsche // ElDiario.es // 29.09.22

// L’enquête d’investigation menée par AnimaNaturalis et CAS International en collaboration avec le photographe Aitor Garmendia documente la réalité de 29 chenils de chiens de chasse dans plusieurs provinces espagnoles, mettant en lumière les autres victimes invisibles de la chasse.

Perros usados para cazar
Chiens utilisés pour la chasse – Aitor Garmendia / AnimaNaturalis / CAS International

Des animaux vivant parmi leurs propres excréments, avec de l’eau sale ou gelée, exposés aux intempéries et avec des comportements stéréotypés induits par la captivité. Ce ne sont là que quelques-unes des situations que l’équipe d’investigation a rencontrées pour rendre visibles les conditions de vie des chiens utilisés pour la chasse.

En Espagne, 337.326 permis de chasse sont délivrés, ce qui en fait la troisième activité la plus fédérée, malgré une baisse de 30% depuis 2005. Cependant, il existe de nombreuses activités non fédérées qui sont beaucoup plus pratiquées dans les mêmes espaces naturels. Selon les données du Plan statistique national du ministère de la Culture et des Sports, 15,8 % des citoyens ont fait de la randonnée, 15,5 % ont couru, mais seulement 1,4 % de la population espagnole a chassé au moins une fois au cours de l’année 2020. « Ces situations que nous rencontrons ne sont pas des cas isolés ou contraires à la réglementation. C’est la réalité quotidienne et légale dans laquelle les chiens de chasse vivent leur misérable vie », explique Aïda Gascón, directrice d’AnimaNaturalis en Espagne.

« Le fait que des groupes de chasseurs et certains politiciens continuent d’insister pour dire que ces animaux sont suffisamment protégés par la législation actuelle n’est pas seulement une erreur, mais une incurie. Tous les chiens souffrent de la même manière, quelle que soit l’utilisation qui en est faite », explique-t-il.

Rien qu’en Catalogne, plus de 60% des chiens abandonnés dans les refuges proviennent de la chasse, et la réalité quotidienne des organismes de protection animale indique que les chasseurs sont « le groupe responsable du plus grand nombre d’abandons de chiens en Espagne ». Chaque année, la fin de la saison de chasse coïncide avec l’abandon de 50.000 à 80.000 lévriers, une grande partie des près de 285 000 animaux que les refuges recueillent chaque année.

A l’examen de tous les éléments recueillis au cours de l’enquête, expliquent-ils, «les vétérinaires consultés ont relevé des conditions insalubres, des installations non conformes et dangereuses, des excréments dans les aires de repos, de l’eau insalubre et même des chiens vivant à côté de cadavres dans leurs chenils. Les chiens présentaient des mouvements stéréotypés résultant d’une captivité prolongée, des chaînes qui limitent les mouvements et le développement naturels, de la nervosité et de l’irritabilité, ainsi que d’autres signes de mauvaise santé, tels que la boiterie et l’agitation.

AnimaNaturales rappelle que le Règlement de Chasse en vigueur en Espagne date de 1970 et qu’il ne fait référence aux chiens qu’en terme de propreté que la remorque qui les transporte doit respecter, à leur contrôle correct pendant les chasses ou au fait qu’ils ne doivent pas rester attachés tout au long de l’année, sans pour autant préciser la durée maximale pendant laquelle ils peuvent être attachés. Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle Loi nationale sur la Protection des Animaux, tous les chiens, chats et furets, quelle que soit leur utilisation ou le lieu où ils vivent ou d’où ils viennent, seraient considérés comme des animaux de compagnie. Cette loi obligerait les chiens de chasse à être identifiés par micropuces pour mieux contrôler leur élevage et leur possession responsable et réduire leur abandon. La stérilisation obligatoire ne serait pas imposée, mais seuls les éleveurs enregistrés seraient autorisés pour la reproduction.

Toutes ces avancées sont indispensables pour améliorer le statut des chiens exploités pour la chasse. Cependant, tout cela pourrait tomber à l’eau avec l’amendement présenté par le PSOE pour exclure les chiens de chasse de la loi ainsi que d’autres chiens destinés aux activités de travail, justifiant qu’ils jouissent déjà de leur cadre juridique. « Si cet amendement est adopté, les conditions misérables dans lesquelles vivent ces chiens ne changeront pas », c’est pourquoi AnimaNaturalis demande de l’aider à continuer à dénoncer la réalité des chiens destinés à la chasse « et se battre pour qu’ils soient protégés comme ils le méritent ».

Le travail d’enquête a été réalisé au cours des années 2021 et 2022 par l’équipe de recherche AnimaNaturalis en collaboration avec le photographe Aitor Garmendia , récompensé par la World Press Photo en 2021, et des activisites anonymes. //

!!! Campagne de vaccination au refuge Huellas de Puertollano #5 !!!

En octobre 2018, la maladie de Carré se déclarait au refuge Huellas de Puertollano, faisant en quelques semaines une quarantaine de victimes. Les bénévoles ont dû faire face à une épidémie sans précédent qui a emporté de nombreux chiens, dont certains vivaient au refuge depuis très longtemps et auxquels les bénévoles étaient profondément attachés.

Suite à cette tragédie, Action Invisible a décidé d’agir et de lancer chaque année une campagne de vaccination, pour que ce cauchemar n’arrive plus jamais.

Nous en sommes à la cinquième édition de cette action qui a pour but de protéger pendant un an les 150 chiens du refuge.  

Pour rappel, l’objectif est double :

Pour 5€ versé, un chien recevra son rappel annuel contre la maladie de Carré

Pour 6€ de plus, vous lui offrez le vaccin contre la toux du chenil

Soit un total de 1.650€ à récolter pour protéger tous les loulous du refuge.

Les campagnes précédentes ont été un succès alors pour cette cinquième édition on compte encore sur vous et votre mobilisation sans faille pour répondre présent !

La vaccination est un acte essentiel dans un refuge pour éviter les épidémies qui ne laissent souvent aucune chance aux plus vulnérables.

ENSEMBLE, ON PEUT LE FAIRE !

Merci à tous ❤

Pour faire un don, 3 options possibles:

– via le Pot Commun : https://www.lepotcommun.fr/pot/qy838lp8

– par virement: FR76 1562 9027 2100 0438 6340 118 BIC: CMCIFR2A 

– par Paypal: asso.action.invisible@gmail.com. Choisissez bien le mode « Envoyez de l’argent à un proche » et non « Achetez des biens ou des objets ».

!!! Merci d’indiquer la mention « Campagne vaccination refuge Puertollano ».

« On demande que justice soit faite lors du maxi procès des combats de chiens de Madrid et des Canaries » // Lucía Arana pour El Caballo de Nietzsche // ElDiario.es // 16.03.22

// Le procès a commencé alors que cela fait déjà cinq ans qu’une vaste opération policière a permis
l’arrestation de 34 personnes et le sauvetage de 226 chiens retrouvés dans un état effroyable.

Chiens sauvés lors de l’opération en 2017 – Police Nationale

La partie civile réclame l’application de peines maximales: Quel critère doit avoir un réseau criminel
pour être considéré comme tel? Si nous tenons compte d’une hiérarchie clairement constituée, d’un
fonctionnement bien huilé, d’une structure stable incluant même son propre jargon alors nous pouvons
affirmer que le réseau démantelé par la police en 2017 lors d’une importante opération en était bien un.
Beaucoup de membres de ce groupe n’avaient ni travail ni rentrées d’argent déclarées mais leurs
portefeuilles contenaient des centaines d’euros lors de leur arrestation. Les chefs du groupe n’avaient
aucune activité salariale mais possédaient en revanche plusieurs propriétés, l’un d’eux du nom de Rafa
voyageait même régulièrement avec des chiens à destination de l’Amérique du Sud, la Chine ou la
Thaïlande.

Nous parlons d’au moins 23 personnes originaires de Madrid, Alicante, Murcia, Almeria, Malaga et les
Canaries qui depuis une dizaine d’année maltraitaient de diverses façons très cruelles des centaines de
chiens. Parmi eux se trouvaient deux vétérinaires, un de Madrid et un des Canaries, ainsi qu’un agent de la police locale de Adeje.

L’opération d’investigation, incluant des écoutes téléphoniques, menée par des agents de la police
judiciaire, par le Haut Commissariat de la police des Canaries ainsi que celle de Tenerife, Alicante et
Murcie a abouti à un plein succès qui débouche enfin cinq après sur l’ouverture du procès.


Une vie de tourment

La vie de ces animaux entre les mains de leurs bourreaux n’aura été que souffrance physique et mentale
depuis leur naissance jusqu’à la mort sur le ring ou des suites de blessures dûes au combat.

Captivité, conditions désastreuses d’hygiène et de santé, entraînement poussé à l’extrême, alimentation
inapproprié, administration de substances dopantes ou d’anabolisants, même à usage humain, sont quelques exemples de ce qu’ont subi ces animaux.

Lors de la descente de la police en plein combat de chiens dans la localité de Guimar(Tenerife) les
perquisitions on conduit à des découvertes glaçantes: des dizaines de chiens dans un état
effroyable, entourés de leurs excréments, sans eau ni nourriture, aucun espace pour bouger ni refuge pour s’abriter des intempéries, la plupart d’entre eux souffrant de graves infections. Les blessures
étaient grossièrement recousues avec des agrafes par des gens sans aucune formation ni expérience
vétérinaire. Dans plusieurs des propriétés on a retrouvé une multitude de cadavres et nombre de chiens
recueillis par l’association Salvando Angeles sin Alas(SASA) ont dus être euthanasiés.

Le destin des chiens utilisés comme sparring partner était particulièrement terrible. Sans
défense, seuls, livrés en pâture durant les «entraînements», ils n’avaient ni la corpulence ni l’expérience
nécessaire pour pouvoir faire face à leurs adversaires eux -même victimes du système. Dans un enclos à Alicante on a même retrouvé de nombreux Chihuhuas.

Chihuahuas sauvés dans une des fincas – Policía Nacional


Quand le vétérinaire est ton bourreau et que le policier n’est pas ton ami

Parmi le réseau démantelé figuraient deux vétérinaires et un policier municipal. Quel futur peuvent bien
avoir ces animaux si ceux qui devraient les protéger font de l’argent sur leur dos en les torturants? Quel
espoir pouvons-nous avoir en la justice alors que ceux qui la rendent considèrent ces scènes d’horreur
comme un délit mineur?

On présume que le rôle des vétérinaires un à Madrid, l’autre aux Canaries, était de fournir à l’organisation
durant des dizaines d’années tout le nécessaire pour continuer leurs affaires criminelles, impunément et
sans éveiller le moindre soupçon. Papiers et passeports en blanc afin de pouvoir voyager avec n’importe
quel chien, ordonnances en blanc, du sérum afin de remettre sur pied des chiens blessés durant les combats et bien d’autres types de substances y compris des produits pour les euthanasier. Les chefs de
l’organisation étaient les seuls à avoir un contact direct avec les vétérinaires qu’ils surnommaient «mains
d’or». On peut supposer que ces chefs étaient parfaitement conscients du fait que sans la collaboration de ces vétérinaires ils n’auraient pas pu poursuivre leur activité.

Très précieuse aussi l’aide de ce policier de Adeje, qui selon le dossier de l’accusation, non seulement
facilitait la fourniture d’anabolisants à usage humain que l’on injectait aux chiens, mais qui de plus
participait activement à l’organisation des combats et détenait lui-même 40 chiens trouvés dans un état
effroyable. Sur le terrain de sa propriété on a retrouvé aussi de nombreux cadavres en décomposition.


Un accord possible

Le parquet a tenté de trouver un accord avec les accusés, accord qui aurait été refusé par certains d’entre
eux, dont les deux vétérinaires. Cet accord comme l’explique l’avocate Francisca Gutiérrez « se base sur
l’application de circonstances atténuantes amenant à des réductions de peines en échange de la
reconnaissance des faits ».

Cela est préoccupant car le parquet « pourrait ne plus tenir compte des accusations de la partie civile
concernant le délit de bande criminelle organisée » souligne Gutiérrez,avocate représentant l’association
«Podemos Canarias». « Si les circonstances atténuantes sont appliquées les accusés écoperaient de peines bien moindres de ce que demande l’accusation ».

L’association SASA qui s’est également portée partie civile redoute tout autant ce scénario: « nous parlons
de membres d’une organisation criminelle dont l’activité était de faire mourir des chiens lors de combats, à peu près 200 avérés. Or le parquet sollicite pour eux les peines minimum, dans ces conditions il n’y a
aucun espoir pour la protection animale dans ce pays » souligne l’avocate Nuria Ochoa. « Si le tribunal de
l’environnement ne sollicite pas une peine exemplaire pour ce cas, quand le fera-t-il? »

L’affaire est en cours de jugement et rien n’a encore été décidé. Francisca Gutiérrez qui fait partie de
l’association INTERcids, service juridique pour les animaux, souligne que « nous, partie civile, ferons tout
notre possible pour que les accusés écopent de la peine maximale pour délit de crime en bande
organisée. Nous plaiderons pour des condamnations supérieures à celles que demande le procureur.
Il faut rendre justice à ces animaux dans le respect des lois; on exigera aussi que la responsabilité civile
des accusés soit engagée ».

Notre société est de plus en plus sensible à la maltraitance animale, ce cas en particulier avec ses très
nombreuses victimes, accompagné de tant de cruauté et de violences systématiques provoque une grande indignation. Le succès de la pétition mise en ligne sur la plate-forme Change par un des refuges
d’accueil, dépassant 20.000 signatures en quelques jours le prouve.

Même si quelques organisations informent sur cette réalité il reste encore beaucoup à faire et sans aucun doute nous rencontrerons beaucoup de résistance. Comme le reconnaît l’avocate Ochoa : « Le délit de maltraitance animale semble être encore un délit de second ordre, introduit dans le code pénal uniquement pour apaiser une grande partie de la société.»

Chienne au cou brisé trouvée lors de l’opération – Policía Nacional

En présence de mineurs

Comme si cela ne suffisait pas les combats se déroulaient en présence de mineurs, membres des familles des accusés. Cette circonstance est un point pénalement aggravant. Mais de plus cela devrait
alerter notre société dans la perspective de la protection de l’enfance et des personnes vulnérables.
L’association CoPPA, coordination professionnelle pour la prévention des abus, travaille depuis plusieurs
année en ce sens. « Les études démontrent que la maltraitance animale a un impact négatif sur le développement des enfants et des adolescents dont le manque d’empathie perpétue le cycle de la
violence. Certains mineurs peuvent souffrir d’angoisses et de peurs, dépression et traumatismes incluant
cauchemars et troubles du sommeil. »

Cela est d’autant plus vrai que les adultes qui accompagnaient les mineurs à ces spectacles, leurs parents et référents en l’occurrence, chahutent et célèbrent la violence. « La présence d’un adulte proche manifestant son enthousiasme pourrait même exacerber l’impact négatif sur l’enfant » alerte la CoPPA.
La banalisation et l’apprentissage d’attitudes et comportements agressifs correspond à un schéma qui
conduit à des adolescents asociaux développant des attitudes comme le bullying et la délinquance et chez les adultes mène à la violence entre personnes » ajoute la CoPPA.


Comment seraient ces chiens si on les traitait avec respect?

La plus-part des gens étiquettent ces chiens comme « assassins » sans les connaître. Beatriz de la Torre est présidente de l’association SOS Pitbull and Horses. Elle a adopté son mal nommé chien dangereux à l’âge de vingt ans et à partir de là elle s’est formée en tant qu’éducatrice. L’association qu’elle préside a été créée en 2013 et depuis une centaine de chiens sont passés par là. « Nous évaluons quels sont les besoins du chien, les éduquons, et nous leur cherchons une famille d’accueil ».

Lorsque Beatriz parle de ces chiens le mot revenant le plus est «sensible». « Les gens pensent que ces
chiens sont très costauds, qu’ils supportent tout et que par conséquent leur éducation doit être basée sur
la force, les punitions physiques et les diktats » explique-t-elle. « En fait un de leur besoin primordial est le
contact avec l’humain. Ils aiment tout autant la présence de leurs congénères. »

ILs sont nombreux à chercher un foyer chez SOS Pitbull & Horses

Lorsque j’écoute Beatriz parler me revient le mot « incompris ». « Ce sont des chiens qui vivent
enfermés, enchaînés et les gens ne les gardent pas dans de bonnes conditions; ils peuvent réagir de façon agressive, non à cause de leur race mais à cause des mauvais traitements » souligne l’éducatrice. « Si on te traite à coup de bâtons tu seras plus agressif que si on te traite avec gentillesse. Ce sont des chiens très, très sensibles même si physiquement très impressionnants, mais si tu évites de leur infliger peur et punitions, cette force peut être utilisée à des fins positives. »

Ces races sont victimes de propriétaires tels que les accusés et d’une législation qui les stigmatise
aboutissant à une mauvaise intégration qui peut provoquer des problèmes relationnels avec
l’entourage. Pourtant ici avec un peu de patience la plupart des chiens s’entendent très bien entre eux et
ne présentent aucun problème comportemental, même ceux qui sont arrivés traumatisés ont fait des
progrès et sortent en promenade avec leurs congénères.

Les chiens confisqués lors de cette descente de police ont dû attendre 5 ans pour avoir une nouvelle
chance, maintenant ils pourront enfin être adoptés par le biais de l’association SASA.
Une bonne nouvelle certes, mais la vraie bonne nouvelle serait celle condamnant leurs bourreaux à la prison et qu’ils n’aient plus jamais aucune possibilité de torturer à nouveau des animaux. //


« Adopter un galgo, c’est transformer la violence en amour, mais quelles mesures manquent pour en finir avec la maltraitance ? » // Argentine // Carbono.news // 5.11.21

Fuente: ONG Adopta un galgo

// Ces dernières années, les opérations de sauvetage se sont multipliées et le travail des organisations et des refuges s’est intensifié. Cependant, le projet de loi visant à interdire la chasse avec des chiens est toujours au point mort au Congrès.

Dès le premier instant, Flor a ressenti une connexion particulière avec Atilio. Lorsqu’ils lui ont raconté l’histoire de son abandon, de transits et d’adoptions ratées, elle n’a pas hésité à lui ouvrir les portes de sa maison et à lui offrir une nouvelle chance. « Ati est arrivé avec beaucoup de peurs très classiques, peut-être causées par une famille qui ne s’est pas occupée correctement de son éducation dans les premiers mois. A ce jour, il est toujours très craintif », raconteà Carbon News Flor Petra, photographe, éducatrice canine et co-fondatrice du projet  « Un perro largo », un projet qui vise à promouvoir le bien-être animal, à sensibiliser à l’adoption responsable et à déconstruire les pratiques culturelles en matière d’entrainement, de comportement et de communication avec les chiens.

« Ati a été retrouvé sur la route avec ses sœurs. L’organisation Hogar Amor de Galgo l’a sauvé et après des semaines, ils l’ont mis à l’adoption. La famille qui l’a adopté au début l’a rendu lorsqu’il avait six mois parce que la fille du propriétaire était tombée enceinte. C’était ça l’explication. Puis il a été adopté par une personne qui, dès qu’il est rentré chez lui, ne l’a pas aimé à cause de sa taille. J’habitais un appartement de deux pièces et cette personne avait une grande maison, avec un parc. Bien qu’au début nous voulions qu’il soit dans un endroit plus calme et moins bruyant, voyant qu’il y avait tant de gens irresponsables et vu l’amour que nous lui portions déjà, nous avons décidé que nous serions la famille qui allait s’engager envers lui pour toujours. Et c’est ainsi que nous l’avons adopté».

« Ils ont trouvé Ati sur la route avec ses sœurs », dit Flor (Photo : Gentileza)

Le cas d’Ati n’est pas un cas isolé et reflète la dure réalité que vivent des milliers de galgos dans notre pays. Bien que l’interdiction des courses ait été rendue effective avec l’adoption de la loi 27 330 de 2016, les galgos sont toujours exploités, maltraités et utilisés pour la chasse. Pour cette activité, ils liment leurs dents, les forcent à se reproduire et les enferment dans de minuscules cages sans contact avec les autres animaux. Lorsqu’ils ne sont plus considérés comme « utiles » et ne « satisfont plus » aux intérêts humains, ils sont jetés sur les routes et les terrains vagues. La plupart sont trouvés dans des états lamentables, blessés et sans vaccins.

Voir aussi : « Le trafic d’animaux fait partie des activités illégales les plus lucratives au monde »

« Les lévriers que nous sauvons sont des animaux brisés. Leur volonté est brisée, leur corps est brisé. Ce ne sont pas des chiens d’exposition ou taillés sur mesure selon les caprices de l’«acheteur». Ce qui manque le plus, ce sont des personnes prêtes à adopter des galgos âgés, borgnes, avec des maladies chroniques, sans dents, avec trois pattes. Ce qu’il faut, toujours, c’est plus d’empathie », explique Carla Zapata , coordinatrice de l’ ONG Ché Galgo, à Carbon News. Et elle ajoute : « Le principal défi que nous avons c’est de faire comprendre aux gens qui nous suivent que nous ne nous occupons pas seulement de mettre des chiots à l’adoption. Ils ne verront pas seulement des galguitos heureux en attente d’une famille mais, surtout, des images douloureuses à travers lesquelles nous cherchons à faire prendre conscience des souffrances auxquelles sont soumis les animaux par l’utilisation et l’appropriation faites de leur vie ».

Bien que l’interdiction des courses ait été rendue effective par l’adoption de la loi 27 330 de 2016, ils sont toujours exploités (Photo: Gentileza)

La maltraitance s’étend à toutes les régions du monde. Alejandra Peralta , fondatrice de Adoptá un galgo en Argentina , une ONG qui sauve, récupère et replace des galgos dans des familles aptes à leur adoption. Alejandra a fait ses premiers pas en 2009 alors qu’elle vivait en Italie et avait contacté une organisation qui sauvait des lévriers en Espagne. Elle a alors adopté Paloma, sa première galga.

« Paloma m’a ouvert les yeux. C’est notre reine mère, elle est super spéciale pour moi et pour l’ONG. Avec elle, je me suis intéressée à cette problématique, j’ai commencé à m’informer sur la façon dont la question était traitée en Argentine et je me suis aperçue qu’il n’y avait pas d’informations. A cette époque personne n’adoptait de lévriers car dans l’esprit des gens, les lévriers étaient faits pour courir et n’étaient pas des chiens adoptables. Les lévriers devenus inutiles pour les courses ou la chasse se retrouvaient dans une perrera ou cassés, brisés, blessés, toujours jeunes car ils arrivaient rarement à vivre vieux », poursuit Alejandra.

« Les lévriers peuvent vivre dans un appartement, ils peuvent sortir se promener » (Photo: Gentileza)

Alejandra a rapidement découvert que la réalité en Argentine n’était pas très différente de la situation en Espagne. A son retour au pays en 2011, elle s’efforce d’informer et de démystifier certaines croyances relatives à cette race : « Les lévriers peuvent vivre en appartement, ils peuvent sortir se promener et bien qu’ils soient doués pour la vitesse, ces chiens n’ont pas besoin de courir tout le temps. Ils aiment aussi dormir et s’allonger confortablement le ventre en l’air dans un canapé », poursuit Alejandra. Son ONG n’est pas un refuge et les adoptions sont possibles grâce aux foyers de transit qui accueillent les animaux, les soignent et les aident à récupérer physiquement et émotionnellement jusqu’à ce qu’ils soient en état de rencontrer leurs futures familles. Ils ont aussi une équipe d’éducateurs canins qui conseillent les adoptants sur la façon de travailler avec les chiens. Comme ils ne reçoivent pas de subsides, ils vivent grâce au soutien des membres, des bénévoles et de ceux qui les suivent.

Chiens de maison, pas chiens de chasse

Le 30 octobre est le jour choisi pour donner de la visibilité et sensibiliser aux maltraitances subies par la race. Ces dernières années, les sauvetages se sont multipliés et le travail des organisations et des refuges s’est intensifié, mais quelles mesures sont nécessaires pour mettre fin à la violence ?

« Bien que la loi interdisant les courses a été adoptée il y a plusieurs années, le problème des lévriers subsiste. Beaucoup de gens les utilisent pour la chasse aux lièvres (et souvent aussi pour chasser des animaux plus gros comme les sangliers) considérée comme un « sport  » et les chiens finissent souvent blessés. Ce que vous voyez dans les villages, c’est que ces gens, qui sont généralement des hommes, veulent te donner les chiens qui ne leur sont plus utiles, mais ils ne te donnent pas ceux qui leur servent. Le lévrier est un outil et quand il s’arrête de fonctionner, quel que soit le problème, il est mis au rebut « , explique Flor qui, avec son amie et associée Mumi, a lancé la campagne  » Perros de casa  » et travaille à la réalisation d’un documentaire qui met en évidence les mauvais traitements subis par les lévriers et encourage la discussion au Congrès du Projet de loi sur l’interdiction de la chasse avec des chiens présenté par la députée Graciela Camaño.

Le projet d’interdiction de la chasse avec des chiens n’a toujours pas été discuté au Congrès (Photo : Gentileza)

« Avec ce projet ‘Un perro largo’, nous voulions voir à quel point il y a une prise de conscience de cette question et nous nous sommes rendu compte que très peu de gens connaissent ce problème et que l’information n’est pas diffusée. Les lévriers ne sont pas à la mode; il y a une surpopulation et nous voulons que les gens sachent d’où viennent les chiens qu’ils voient dans la rue », ajoute-t-elle. Dans le texte du projet, la députée est claire : « L’utilisation de chiens pour la chasse implique l’exercice d’une cruauté et d’une violence extrême, car elle les oblige à participer à des massacres cruels, violents, sous le prétexte de la tradition, du sport et de la culture. Il est nécessaire d’établir une relation avec les animaux non humains qui dépasse le paradigme de l’instrumentalisation pour commencer à les considérer comme des êtres avec une valeur unique ».

Les « galgueros » s’opposent non seulement au projet, mais cherchent également à abroger la réglementation in

L’ONG Ché Galgo et le Dr Natalia Pallavicini, présidente de l’Institut du Droit Animal du Collège des Avocats de du Santa Fe 1 CJ, ont également travaillé à ce projet de loi. « Actuellement le projet de loi a un statut parlementaire, mais il n’a pas encore été traité en commission. Il est important que la loi soit approuvée car c’est une reconnaissance de plus du droit à la vie que les animaux ont, de leurs droits subjectifs, au-delà des intérêts humains de disposer de leur vie pour le divertissement, les paris, la compétition ou la cruauté. Vivre dans une société sans violence signifie une société où tuer des animaux en utilisant d’autres animaux, par habitude ou par perversion, est un comportement interdit et sanctionné par la loi», explique Carla. De leur côté, les galgueros non seulement s’opposent à ce projet mais cherchent aussi à abroger la réglementation qui interdit les courses.

Voir aussi : « Santé mentale, environnement et activisme : comment la crise climatique et écologique nous affecte-t-elle ? »

Des organisations de sauvetage, des militants pour les droits des animaux et des espaces politiques travaillent pour que ce projet de loi devienne enfin une loi. Le projet ‘Un perro largo’ prône l’entraide : « Si nous nous entraidons, peut-être qu’ensemble nous pourrons changer l’histoire et un jour, le Z deviendra S ». //

Pour soutenir le documentaire ‘Un perro largo’ : https://linktr.ee/unperrolargo

Pour signer la pétition qui vise à interdire la chasse avec des animaux : https://bit.ly/3Gz8tDV

Pour suivre le projet ‘Un perro largo’ sur Instagram : https://www.instagram.com/unperrolargo/

« Chiens piégés par la lave aux Canaries, course contre la montre pour les sauver : nourriture et eau à l’aide de drones » // then24.com // 14.10.21

Chiens piégés par la lave aux Canaries. Crédit : Cabildo de La Palma / Leales.org

// Il y a au moins quatre podencos piégés par la lave dans deux plans d’eau (vides) de l’île canarienne de La Palma, où le volcan Cumbre Vieja est entré en éruption depuis près d’un mois. Les animaux reçoivent de la nourriture et de l’eau grâce aux drones, mais ne peuvent pas être atteints par voie terrestre en raison des températures excessivement élevées. Une association de protection des animaux réfléchit à une mission de sauvetage avec des drones de transport, avant que la lave ou les effondrements ne les submergent.

Sur l’île de La Palma, située dans l’archipel espagnol des îles Canaries, il y a au moins quatre chiens de race podenco piégés par la lave qui, depuis le 19 septembre, a commencé à couler des flancs du volcan Cumbre Vieja, qui s’est soudainement réveillé. Les chiens ont été identifiés à l’aide de drones i dans la partie supérieure de Todoque , l’une des zones les plus touchées par le flux incandescent, qui a déjà dévasté des centaines d’hectares de territoire écrasant les maisons, les cultures et les infrastructures. Heureusement aucune victime ni blessé ne sont à déplorer parmi les habitants, tous ont réussi à s’enfuir à temps (des milliers de personnes ont dû être évacuées). On croyait que même les animaux de compagnie étaient en sécurité, jusqu’à la découverte de ces malheureux chiens, coincés dans deux plans d’eau très proches et entourés de lave. Mais les animaux en danger pourraient être plus nombreux, selon les rapports de l’association de défense des droits des animaux ‘leales.org’.

Le Conseil de La Palma (Cabildo de La Palma) a annoncé la découverte des chiens, et surveille et gère la situation également grâce au soutien vertueux de certaines entreprises locales. Plusieurs bénévoles fournissent en effet de l’eau et de la nourriture aux animaux à l’aide de drones, le seul moyen actuellement capable de les atteindre. Les sauvetages par voie terrestre sont actuellement rendus impossibles en raison des températures extrêmement élevées entourant les deux plans d’eau, dont l’un est dangereusement proche de la coulée de lave. « Le Cabildo de La Palma a remercié aujourd’hui les sociétés Volcanic Life et Ticom Soluciones SL, pour leur collaboration et le travail altruiste visant à assurer le bien-être des animaux qui sont piégés dans la partie supérieure de Todoque, après avoir été entourés de lave », peut-on lire dans un communiqué de presse de l’administration locale. Les podencos reçoivent de la nourriture et de l’eau de cette façon depuis au moins cinq jours, mais on ne sait pas depuis combien de temps ils sont piégés. Certains vétérinaires sont également impliqués dans l’opération, et donnent des conseils pour savoir comment soutenir au mieux les chiens dans ce moment stressant et dramatique.

L’association de défense des animaux Leales.org, comme le rapporte le journal El Universal, après avoir visionné des photos et des vidéos des chiens, a déclaré qu’il y avait au moins quatre podencos en danger, « dont au moins trois sont piégés dans deux étangs très proches, l’un d’entre eux est très proche de la lave ». Il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir d’autres chiens dans la zone, entre le quartier Paraíso et la zone Todoque. Leales.org aurait été contacté par une firme spécialisée dans les drones de transport (transport de fret) qui lui a expliqué sa volonté d’utiliser ses propres véhicules pour tenter de secourir les chiens, cependant les drones ne sont pas légalement autorisés pour le transport d’animaux vivants, ce qui veut dire qu’un feu vert spécial des autorités serait nécessaire pour permettre ce sauvetage. Au moment où je rapporte ces faits, les autorités ne mentionnent aucune tentative de sauvetage en cours ; le Cabildo de La Palma souligne seulement que les chiens continueront à être nourris, abreuvés et soutenus « tant que les conditions météorologiques et de sécurité le permettront ».

Mais s’il n’y a pas d’intervention des autorités, avec pour conséquence que le risque que les chiens soient submergés par la coulée de lave ou par les effondrements dus à l’activité volcanique deviendra réel, il n’est pas exclu que l’association de défense des animaux puisse intervenir de manière autonome avec des drones de transport pour tenter un sauvetage désespéré. Pas surprenant, comme l’indique El Universal, le groupe SER impliqué dans l’affaire a déclaré que Leales.org « a reçu des propositions pour créer une campagne de financement public dans le but de couvrir d’éventuelles amendes ». Comme le précise Leales.org, les podencos sont la race la plus maltraitée des îles Canaries, que leurs propriétaires n’hésitent bien souvent pas à abandonner. L’espoir est que d’une manière ou d’une autre tous les chiens qui risquent de mourir dans ces circonstances dramatiques seront sauvés le plus rapidement possible.//

« Galgos del Sur dénonce la situation désastreuse dans laquelle survivent les chiens de chasse dans les rehalas » // par Cecilio Gardon pour DiarioAnimalista.com // 1.10.21

// L’Association de Protection Animale Galgos del Sur a mené une enquête pour alerter l’opinion publique sur les conditions terribles dans lesquelles survivent les chiens de chasse dans les rehalas, déclarées avec la monteria (*) ‘Bien d’Intérêt Culturel’ par le Gouvernement d’Andalousie.

(*)Une monteria est une sorte de chasse à courre, qui se pratique avec une grande meute de chiens de chasse de races diverses sur de grands espaces. ndlt.

Au moyen d’une série de vidéos et de reportages d’investigation réalisés en collaboration avec DIARIO ANIMALISTA et Damac Juristas et dont les différents volets seront diffusés tout au long du mois d’octobre, Galgos del Sur fera connaître de l’intérieur la vérité des rehalas, révélant la vie de mauvais traitements qu’y subissent les animaux.

Les reportages dénoncent des aspects tels que l’absence de soins vétérinaires ; les conditions insalubres des espaces dans lesquels les chiens vivent enfermés et enchaînés ; le manque d’eau et de nourriture données dans des conditions optimales ; le commerce de l’achat, de la vente et de l’échange de chiens qui s’opère entre les rehaleros ; et les différentes façons cruelles dont ils se débarrassent des chiens lorsqu’ils ne sont plus utiles pour la chasse.

C’est un monde qui reste caché à la grande majorité de la population, ignorant que des milliers de chiens de rehalas dans toute l’Espagne sont utilisés comme de simples outils de chasse.

Des chiens qui vivent isolés de la société, enfermés dans des enclos et des chenils insalubres, attachés 24 heures sur 24 avec des chaînes, sauf les week-ends des sorties de chasse pendant la saison. Ce sont des chiens sans socialisation, avec une peur des humains, qui souvent traités à coup de bâtons et reçoivent rarement des soins vétérinaires.

Dans la plupart des rehalas, le rehalero passe voir ses animaux en moyenne tous les trois jours, souffrant entre-temps du manque de soins, d’eau et de nourriture, en plus de devoir vivre couchés entre leurs propres excréments et urine.

Lorsqu’ils ne sont plus utiles aux chasseurs, beaucoup de ces chiens de rehala sont alors considérés comme de simples déchets, échangés comme des cartes à collectionner ou vendus sur des pages d’annonces et dans des groupes Facebook privés de chasseurs.

Très souvent, lorsqu’ils ne sont plus utiles ou qu’ils ne savent pas quoi en faire, ils les tuent ou ils les laissent mourir attachés à une chaîne. Ensuite ils se débarrassent d’eux en les jetant dans des coffres utilisés comme des fours crématoires ou les mettent dans des sacs qu’ils déposent dans des oliveraies loin des centres urbains jusqu’à ce qu’ils se décomposent. Un grand nombre d’entre eux finissent aussi par être euthanasiés par les services de collecte des animaux (perreras), financés par les communes au service des chasseurs.

Tout cela sous la protection du Gouvernement espagnol et des Gouvernements Autonomes, qui leur apportent même le soutien institutionnel nécessaire, comme c’est le cas du Gouvernement d’Andalousie qui a déclaré la monteria et les rehalas comme Bien d’Intérêt Culturel ; ou le gouvernement d’Extrémadure , qui est en passe de faire de même.

REHALA DE LOS BARRIOS

Une rehala située à Los Barrios (Cadix) est au centre du premier volet du reportage  d’investigation. La vidéo montre la terrible situation dans laquelle vivent ces chiens, qui portent des blessures et vivent enchaînés entre leurs excréments et l’urine. On y voit aussi une chienne qui a mis bas récemment avec une douzaine de chiots, allongée dans un espace sans les conditions minimales d’hygiène et à côté d’un seau avec des morceaux de pizza comme nourriture.

De plus, selon un voisin, ces chiens sont battus par le rehalero et il a pu enregistrer des vidéos comme preuves à différentes occasions. Les pleurs et les aboiements des chiens sont déchirants et témoignent du degré de maltraitance animale auquel ces animaux seraient soumis.

Cette rehala, comme beaucoup d’autres au cours de l’enquête, a été dénoncée  à la municipalité de Los Barrios et au Gouverment d’Andalousie par Galgos del Sur, avec l’aide de Damac Juristas.

Malgré la plainte déposée il y a deux mois, aucune action de la part de la Municipalité de Los Barrios n’est connue à ce jour.

INDIGNATION DE L’ASSOCIATION GALGOS DEL SUR

La présidente de Galgos del Sur, Patricia Almansa , avoue être « outrée » par le fait que le gouvernement d’Andalousie protège et cache cette cruauté sous couvert de culture et de tradition.

« Les rehalas et la chasse sont de la maltraitance animale. Et avec la déclaration de Bien d’Intérêt Culturel en Andalousie, ce que le Gouvernement d’Andalousie a fait, avec son président Juanma Moreno Bonilla (PP) à sa tête, c’est institutionnaliser la maltraitance des animaux, de la même manière que cela se produit avec la tauromachie ». 

De son côté, le cofondateur de Galgos del Sur, Javier Luna , juge « inadmissible » que la municipalité de Los Barrios, « face à une plainte concernant les mauvais traitements et les conditions insalubres dans lesquelles une cinquantaine de chiens doivent vivre », n’a entrepris aucune action, « fermant ainsi les yeux sur les possibles délits pénaux et les infractions administratives commis par ce rehalero ».

Enfin, il convient de rappeler que l’Intergroupe pour le Bien-être et la Protection des Animaux (WCA) du Parlement Européen s’est adressé formellement au gouvernement espagnol et à ses 17 communautés autonomes pour exprimer sa « préoccupation » concernant le traitement reçu par les chiens utilisés pour la chasse.

Entre autres aspects, il a dénoncé que le traitement reçu par les lévriers et autres chiens de chasse se heurte aux valeurs européennes et, notamment, à la condition d’êtres « sensibles », reconnue à l’article 13 du traité de Lisbonne.//

Vidéo : les conditions de vie des chiens dans la rehala de Los Barrios

« Le chasseur de Níjar a ordonné le sacrifice de sa chienne podenca, contre l’avis des vétérinaires et de l’association de protection animale. » // diarioanimalista.com // 1.06.2021

Par CECILIO GALDÓN – « Elle aurait pu être sauvée en même temps que ses trois autres compagnons d’infortune et profiter pour la première fois de sa vie de la protection humaine grâce à un refuge. Au lieu de cela, la podenca retrouvée dans un état déplorable, ayant permit de mettre en lumière le cas des chiens de chasse maltraités de Níjar (Almería), dévoilé par DIARIO ANIMALISTA et Galgos del Sur, a été sacrifiée à la demande expresse de son propriétaire chasseur, sans lui donner aucune possibilité de se remettre d’années de mauvais traitements, de conditions de vie insalubres, de négligence et de manque de soins vétérinaires.

La mort de cette chienne a eu lieu car le chasseur incriminé a exigé son sacrifice. Et il l’a fait, en outre, en dépit de l’avis vétérinaire et de la proposition du refuge pour animaux Angelitos Vagabundos, qui se portait volontaire à la prise en charge des quatre chiennes dans sa structure et à leur apporter tous les soins vétérinaires nécessaires. Cette proposition concernait également cette dernière chienne, dont l’état était pourtant le plus inquiétant, mais qui avait des chances de se remettre de ces années de mauvais traitement, et de mener enfin une vie normale.

Le vétérinaire a évalué l’état de santé de la podenca le 21 mai, le jour même où l’association Galgos del Sur a déposé plainte contre le chasseur, dont les initiales sont J.T.T.

Selon les informations obtenues par DIARIO ANIMALISTA, les analyses ont montré que la chienne souffrait de leishmaniose de façon quasiment certaine, maladie pour laquelle elle n’a jamais reçu aucun traitement ni aucune attention vétérinaire. Elle souffrait également de diverses lésions cutanées et l’absence de poils à certains endroits de son corps signalaient une allergie certaine aux puces.

Ces informations ont été confirmées par la présidente d’Angelitos Vagabundos, Marisa Martínez, qui a la garde des trois chiennes survivantes et qui a accompagné le vétérinaire et la Guardia Civil ce jour-là pour évaluer l’état des animaux.

D’après le témoignage de Marisa Martínez, le propriétaire s’est vu proposer une alternative au sacrifice de son chien, notamment un traitement vétérinaire pris en charge par le refuge, s’il acceptait de céder ses animaux. Mais le chasseur a rejeté la proposition et a ordonné l’euthanasie de sa chienne.

 « Vieille » à seulement 8 ans.

 « Nous lui avons dit qu’il faudrait une analyse plus poussée pour poser un diagnostic et qu’il existait peut-être un traitement. Pour cela, le refuge a proposé de prendre en charge la chienne. Mais il a dit non, car la chienne était « très vieille » », explique-t-elle au DIARIO ANIMALISTA.

Cependant, cette même source, après avoir consulté le dossier de la chienne dans la clinique vétérinaire NíjarVet, confirme que la podenca « est née en 2013 ». Elle n’avait donc que 7 ou 8 ans.

Ces données remettent également en question les informations que le Commandement de la Guardia Civil d’Almeria a fournies à ce journal le 26 mai, lorsqu’il a été rendu public que les chiens avaient été remis volontairement par le chasseur à un refuge, à l’exception de l’un d’entre eux, qui avait été sacrifié en raison de son « âge avancé ».

 « La podenca était née en 2013, elle avait donc 7 ou 8 ans. Si elle avait vécu toute sa vie dans des conditions bien différentes, elle n’aurait pas été dans un état aussi grave », précise Marisa Martínez, pour qui la cause du problème est très claire : une loi trop peu ambitieuse qui ne permet pas de poursuivre correctement les auteurs de mauvais traitements infligés aux animaux et qui rend difficile la dénonciation de ces crimes d’un point de vue juridique.

 « Selon moi, le fait de détenir un animal 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 au milieu de nulle part, sans aucun type de contact humain ni affectif est un délit. Les températures par ici commencent à être très élevées. Savez-vous à combien peut monter la température de l’eau dans le genre de récipient mis à disposition de ces chiens pour boire ? Savez-vous à quel point il est stressant pour un animal d’être infecté par des parasites ? En plus d’être préjudiciable pour sa santé », déplore-t-elle.

Selon elle, ces détails ne sont pas précisés par la loi : « S’il y a de l’eau, de la nourriture et un abri, alors ce n’est pas considéré comme de la maltraitance animale. Mais la loi ne s’occupe pas de savoir si l’eau est verte ou si la seule chose que les chiens ont à manger est du pain dur. Elle ne tient pas compte non plus de la présence de parasites ».

 « Pour moi, ce n’est pas normal. C’est pour cela que je gère un refuge, tous les jours de l’année, pour offrir une meilleure vie à ces chiens, en y mettant tout mon temps et mon argent. Pour nous, le fait que des chiens ne présentent pas de lésions physiques visibles ou une maigreur extrême ne signifie pas pour autant qu’ils vivaient dans de bonnes conditions. C’est pour cela que nous avons pris en charge ces chiens. »

La responsable de l’association Angelitos Vagabundos partage une fois de plus son regret pour la fin tragique qu’a connue cette chienne, car elle aurait pu être évité.

 « J’aurai préféré que le propriétaire me cède l’animal. De notre côté, du moment que le chien marche, mange et boit seul, nous ne recommandons pas l’euthanasie. Mais selon la loi, c’est au propriétaire uniquement de prendre cette décision », ajoute-t-elle.

Elle critique également le peu d’importance accordée aux animaux dans sa municipalité : « La mairie de Níjar se soucie peu des animaux. Ils ont réussi à avoir une bonne ordonnance municipale, mais elle est complètement inutile car personne ne veille à ce qu’elle soit appliquée ».

Marisa estime que la médiatisation de cette affaire a provoqué une vague de critiques « injustes et disproportionnées » à l’encontre du vétérinaire qui a effectué la procédure à la demande de la Guardia Civil de Nijar.

 « Le vétérinaire n’a pas dit dans son rapport que les conditions de vie de ces chiens étaient merveilleuses. Le problème réside dans le concept juridique de ce qui est considéré comme de la maltraitance animale. Les questions de la Guardia Civil étaient très précises et se référaient à des aspects tels que la présence ou non de blessures physiques, le manque de nourriture ou le danger imminent pour la vie des animaux », précise-t-elle.

DIARIO ANIMALISTA a voulu connaitre la version du vétérinaire, mais tous les appels sont restés sans réponse. Ce dernier à refusé toute déclaration.

Dilemme éthique en médecine vétérinaire.

De sont côté, la vétérinaire Elizabeth Viejo, qui a signé le rapport vétérinaire que Galgos del Sur a joint aux plaintes déposées, ne croit pas que la décision de sacrifier la podenca puisse dépendre exclusivement de la volonté du propriétaire.

Selon elle, un vétérinaire peut refuser l’euthanasie pour des raisons éthiques s’il estime qu’une telle mesure est disproportionnée et que l’animal a des chances de survie dans de bonnes conditions. Le vétérinaire de Níjar aurait donc eu le choix de refuser s’il s’opposait à cette décision.

 « Un propriétaire ne peut pas exiger que vous euthanasiez un chien. Jamais. Peu importe son âge ou ses pathologies. Tout comme un juge ne pourrait vous obliger, en tant que vétérinaire, à pratiquer une euthanasie, bien qu’il puisse ordonner qu’un animal soit sacrifié par les circonstances qui sont les siennes. Les vétérinaires, comme les médecins, doivent respecter le serment d’Hippocrate, qui vise aussi le bien des animaux », insiste-t-elle.

Qu’est-ce que la maltraitance animale ?

DIARIO ANIMALISTA a contacté un autre vétérinaire totalement étranger à l’affaire pour lever les doutes sur les signes de maltraitance animale visibles sur les images publiées. Il s’agit de Fernando Adam, diplômé en médecine vétérinaire de l’Université Complutense de Madrid et vétérinaire clinicien depuis 2001.

 « Il est important de se rappeler que la maltraitance des animaux ne se limite pas à l’agression ou à la violence. C’est aussi le fait de ne pas leur fournir des conditions minimales de confort et une alimentation adéquate », dit-il d’emblée.

Selon lui, « dans la vidéo, on peut voir que le chien est méfiant et qu’il a peur des gens, deux des premiers signes qui peuvent nous faire suspecter une éventuelle maltraitance. On distingue également des zones sans poils et des cicatrices, un autre signe que le chien a subi des blessures ou a été attaché ou enfermé pendant longtemps ».

D’autre part, Adam souligne que « la présence de très nombreuses tiques observée dans la vidéo montre que l’animal n’a été soumis à aucun traitement antiparasitaire, ce qui nous fait également suspecter l’absence de soins préventifs de la part des soignants ».

Commission étique de l’AVEPA

Lorsqu’on lui demande si le vétérinaire auquel la Guardia Civil s’est adressée aurait pu refuser d’euthanasier la podenca, malgré l’insistance du propriétaire, Adam est clair : « pour ce genre de cas, il existe la Commission d’éthique de l’Association des vétérinaires espagnols spécialistes des petits animaux (AVEPA), qui dispose d’un protocole pour faciliter la prise de décision ».

Ce protocole est composé de quatre questions :

  1. Sera-t-il possible pour l’animal de maintenir une qualité de vie acceptable ?
  2. Y a-t-il un espoir d’adoption pour l’animal, malgré les handicaps et les traitements ultérieurs potentiels ?
  3. Existe-t-il de réelles possibilités de fournir un traitement, un abri, de la nourriture et d’autres nécessités qui peuvent apporter un bien-être physique et psychologique à l’animal ?
  4. L’animal est-il inoffensif pour les personnes et les autres animaux ? 

 « Si la réponse à au moins une de ces questions est « non », alors l’euthanasie peut être une alternative valide », explique Adam.

 « Dans le cas qui nous intéresse, le seul doute possible concerne la première question. Pour les trois autres, la réponse est clairement OUI. Je pense que le vétérinaire aurait pu refuser de pratiquer l’euthanasie », conclut-il. Même si, effectivement, vous avez le consentement éclairé du propriétaire, le fait d’avoir effectué l’euthanasie « pourrait être considéré comme quelque chose d’irresponsable ou de non éthique, mais en aucun cas quelque chose d’illégal ».

En revanche, il est important de rappeler que « l’euthanasie ne doit pas être la solution de facilité à laquelle on recourt en premier lieu ».

Enfin, le DIARIO ANIMALISTA a voulu savoir si, avec ce que l’on voit sur les images, l’état de ces chiens justifiait une saisie par les autorités compétentes, en l’occurrence la SEPRONA de la Guardia Civil. Ce qui n’a pas été le cas, puisque la procédure a été laissée en sanction administrative et que le propriétaire a ensuite remis les autres chiens volontairement.

 « La saisie provisoire des chiens serait justifiée dans ce cas, pour éviter de les maintenir dans de telles conditions et causer davantage de dommages », déclare Fernando Adam.

Il est encore trop tôt pour savoir comment sera résolue cette affaire devant les tribunaux, pour laquelle une procédure pénale a déjà été engagée.

La seule certitude est que cette podenca, dont nous ignorons le nom et qui n’en avait probablement pas, est morte après une courte vie pleine de souffrances. Aux quatre coins de l’Espagne, les gens ont appris à la connaître grâce aux images tournées dans le village où elle vivait.

Plusieurs personnes avaient même exprimé le souhait de l’adopter. Mais au lieu de ça, le chasseur à qui elle appartenait l’a préférée morte que libre dans un refuge, puisqu’elle était trop vieille et donc inutile pour la chasse. »

Un sac rempli de cadavres: ils localisent une colonie de chiens de chasse à Almería: « Ils vivent au milieu de leurs excréments »// Andalousie // LaVozDelSur.es // 24.05.21

 » Le refuge Galgos del Sur dénonce l’état de santé et les signes de maltraitance des animaux présents dans ces installations et qui souffrent d’une maigreur extrême, de parasites externes et de diverses maladies chroniques.

Un des chiens de chasse découverts dans les installations insalubres à Níjar.

 Le refuge Galgos del Sur a dénoncé à la Guardia Civil et au conseil municipal de Níjar (Almería) l’existence d’une colonie de chiens de chasse dans un état de santé lamentable et avec des signes évidents de maltraitance et de négligence

Le refuge a également révélé l’existence d’une fosse à proximité, à l’intérieur de laquelle  des restes osseux de cadavres de lévriers ont été retrouvés avec des dizaines de cartouches de fusil de chasse au sol, éparpillées autour d’eux.

Les restes cadavériques présentent différents états de décomposition, et certains d’entre eux portent toujours autour du cou un collier.

La hauteur de la fosse du sol à la surface et le fait qu’elle était fermée avec un couvercle en métal ne permettaient pas aux chiens d’en sortir dans le cas où ils y ont été jetés encore vivants.

Dans ces installations, cette macabre découverte n’a hélas pas été la seule, puisqu’à quelques mètres de là, un sac contenant des chiots morts a également été retrouvé. Les chiens étaient couverts de sang et portaient des traces de coups qui ne laissaient aucun doute sur le fait qu’ils sont morts de mort violente.

Les chiens retrouvés encore en vie appartiennent à un homme résidant dans la localité et qui a indiqué à Galgos del Sur qu’il était chasseur

Os des chiens morts.

Des chiens de différentes races habituellement utilisées pour la chasse, pour la plupart des lévriers et des podencos, vivent dans des conditions d’insalubrité totale dans les installations que ce chasseur a aménagé pour eux.

Le rapport vétérinaire que Galgos del Sur a joint à la plainte ne laisse aucun doute et conclut que les animaux sont dans un état de négligence extrême qui justifie pleinement leur saisie par les autorités compétentes.

La vétérinaire Elisabeth Viejo, auteur du rapport, met en évidence des points très préoccupants tels que «l’extrême maigreur due à une mauvaise alimentation au fil du temps, un grand nombre de parasites externes et un environnement insalubre où l’on retrouve épars des objets tranchants pouvant causer des dommages et blessures aux animaux».

De plus, plusieurs chiens présentent «des écoulements purulents des deux yeux, des plaies, une alopécie et des éruptions cutanées». Selon elle, tous ces problèmes sont plus que probablement dus à des « maladies chroniques qui, manifestement, n’ont pas été traitées», telles que la Leishmaniose, l’Erhlichiose, l’Anaplasmose ou la Borreliose, entre autres.

Le document mentionne également la grande quantité d’excréments et d’ordures qui jonchent le sol des installations et sont mélangés aux morceaux de pain et autres aliments, en plus du fait que les animaux n’ont pas libre accès à de l’eau propre et potable.

La vétérinaire conclut son rapport en soulignant que le bien-être animal n’est absolument pas respecté dans ces installations et que tous ces chiens ont besoin «d’urgence » de recevoir une assistance et des soins vétérinaires, le pronostic vital de certains chiens étant déjà compromis si cette aide n’intervient pas rapidement. 

Chien trouvé dans la colonie d’Almería.

Ayant pris connaissance de ces faits, Galgos del Sur s’est rendu vendredi dernier au bureau de la Guardia Civil de Níjar pour porter plainte au pénal et demander la saisie des chiens, en proposant de prendre tous les chiens sous sa protection dans son refuge situé à Cordoue, pendant que l’autorité judiciaire effectue les enquêtes nécessaires.

Malgré cette proposition, la Guardia Civil a refusé la saisie des chiens, les agents considérant qu’il n’y a pas de signes de maltraitance suffisants pour justifier cette mesure et laissant à un vétérinaire de la localité le soin de décider de ce qu’il convient de faire avec les animaux.

De son côté, Javier Luna, le co-fondateur de Galgos del Sur, regrette le « manque de sensibilité et d’intérêt des autorités » à poursuivre avec détermination les négligences graves subies systématiquement par les chiens utilisés pour la chasse.

«Il est vraiment regrettable que ce type de délit ne fasse pas l’objet d’enquêtes», déplore-t-il, tout en soulignant le fait qu’aucune autorité, pas même le conseil municipal de Níjar, ne s’est préoccupé du bien-être de ces chiens qui «vivent attachés, avec pour seule nourriture des croûtes de pain mélangée à leurs excréments et sans eau potable laissée à leur disposition ».

En plus de la plainte déposée au bureau de la Guardia Civil de Níjar, Galgos del Sur en a déposé une autre ce lundi adressée au département de l’environnement de la Municipalité pour « de multiples infractions administratives en matière de protection animale« , en demandant à titre préventif la saisie temporaire des animaux.

«Les animaux hébergés dans ces installations le sont dans des conditions d’hygiène et sanitaires déplorables, tant du point de vue des installations que de leurs soins vétérinaires, avec pour deux d’entre eux des craintes sur leur pronostic vital vu l’état alarmant dans lequel ils ont été retrouvés, et une autre se trouvant en état de gestation», fait valoir l’association dans le texte de la plainte. « 

« Des activistes anonymes filment les conditions dans lesquelles vivent les chiens d’une rehala de chasse dans la Sierra de Madrid » // El Caballo de Nietzsche // ElDiario.es // 20.04.21

par Mila García Nogales

« Les chiens sont enfermés dans des conditions déplorables mais le voisinage n’ose pas dénoncer ces faits par peur des représailles des chasseurs qui les maintiennent dans un tel état de négligence et de maltraitance.

«On les entend aboyer de loin: c’est ici que sont entassés les chiens des chasseurs, sous des tôles de métal, attachés avec des chaînes, isolés dans de petites caches sombres et malodorantes; invisibles et oubliés par la société; n’espérant qu’une croûte de pain, un rayon de soleil ou cette course mortelle où, même entre les cris et les coups, ils trouveront l’approbation de celui qui deviendra un jour aussi leur bourreau.  » C’est ainsi que l’une des deux activistes anonymes qui ont réussi à enregistrer ces images décrit ce que l’on ressent en s’approchant de l’endroit où elles ont été prises, une des nombreuses fincas de la Sierra de Madrid où des dizaines de chiens utilisés pour la chasse sont maintenus en captivité. Les deux activistes se sont rendues dans la zone alertées par des appels du voisinage. « Ils vivent entassés dans de véritables taudis, dans une pénombre presque totale, entre des fers rouillés et des décombres, enchaînés et avec du pain dur comme seule nourriture », ajoute la seconde activiste, qui précise également que les personnes qui les ont contactées n’osent pas dénoncer la situation par crainte des représailles des chasseurs.

Si même leur propre environnement n’est pas sans danger pour eux, quel espoir reste-t-il pour ces pauvres êtres qu’ils traitent comme des choses? À ces machines à poils et à pattes qui, selon la vision cruelle et oppressive des chasseurs, ne servent qu’à faire du mal à d’autres êtres contraints et forcés et qui, lorsqu’ils ne pourront plus servir, n’auront plus aucune raison d’exister. La seule issue pour le chien d’un chasseur est que quelqu’un prenne des risques pour lui . On ne se positionne pas contre la chasse sans risques : la législation actuelle protège ceux qui tuent les animaux pour le plaisir mais ne protège pas les victimes. Dans la vidéo, des queues de sanglier pendant à une clôture sont là pour nous le rappeler: « Les chasseurs les utilisent pour dresser des chiens. Parfois, ils utilisent aussi d’autres parties du corps ou les peaux des animaux considérés comme des proies », expliquent les militants.

On ne voit aucun chiot dans la vidéo, mais certains signes extérieurs, comme la taille des glandes mammaires ou le relâchement du ventre,  montrent que plusieurs femelles ont dû avoir des petits récemment. Que sont devenus leurs bébés ? Ils ont peut-être été emmenés et vendus illégalement . Ou on leur a peut-être enlevé pour les tuer en les jetant dans un ravin ou en les noyant dans un seau d’eau (pratiques courantes chez les chasseurs). «La chasse est la sauvagerie dans sa forme la plus pure, c’est la cruauté», dit l’une des responsables des images. Pour elle, le combat commence d’abord en «regardant ce qui se passe autour de nous, car ce n’est qu’alors que l’on arrive à une conscientisation. C’est la première étape». Cela signifie ne pas détourner le regard. Prendre des risques vient plus tard, c’est l’étape suivante.

Sa coéquipière évoque le lien entre chasse et machisme: «Dans un monde d’oppression où règne le patriarcat le plus absolu, les âmes innocentes et vulnérables sont toujours les victimes. Le féminisme est la lutte contre toutes les oppressions, qui se perpétuent grâce au silence des voisins, des amis ou de la famille. Si vous passez devant un endroit horrible comme celui-ci et, que quand vous entendez l’appel désespéré des chiens, vous pensez à des choses comme ils sont nés pour chasser, que ce n’est pas votre problème ou qu’ils sont habitués à vivre ainsi et vous ne faites rien pour changer leur sort, vous n’avez pas encore compris que la lutte nous englobe tous ».

Sous l’angle du féminisme et de l’antispécisme, lutter pour la libération animale implique de se battre en faveur de tous les êtres sensibles, humains et non humains, et en opposition à tout type de discrimination, puisque toutes les discriminations naissent de la même idée: que certains individus sont supérieurs à d’autres. D’autres qui sont inférieurs. L’excuse? Nos différences. Le fait que certains d’entre nous jouissent de privilèges, que d’autres n’ont pas. Que, en fait, ces autres subissent un désavantage systémique, avec une oppression répétée, entretenue et préservée dans le temps parce que, au lieu de célébrer les individualités, on les exploite et on les domine. C’est le cas avec le genre et l’identité sexuelles. C’est le cas avec les caractéristiques raciales. C’est le cas avec la neurodiversité. C’est même le cas  avec l’apparence physique, le lieu de naissance ou la profession. Et toutes ces catégories, ainsi que bien d’autres, interagissent les unes avec les autres.

C’est aussi le cas avec les espèces. Lutter pour la libération animale implique d’être à l’opposé de l’objectification des corps, dont le système patriarcal se sert pour nous transformer en morceaux de viande . «Notre devoir en tant que femmes, en tant que victimes», poursuit l’activiste, «est de donner une voix à ceux qui n’en ont pas, à ceux qui n’ont même pas la protection de lois qui garantissent leurs droits. Il nous reste encore un long chemin à parcourir pour déconstruire ces discriminations, mais sur ce chemin, nous ne pouvons pas oublier nos frères les animaux non humains. « 

Lien vers l’article original : https://www.eldiario.es/caballodenietzsche/perros-rehala-caza-madrid-animalista_132_7801424.html