Notre nouveau calendrier baptisé « Regards » rend hommage à ces loulous rencontrés au gré de nos visites dans les refuges espagnols. Certains sont déjà adoptés, certains attendent toujours, d’autres ont malheureusement disparu…
1 page par mois, 13 pages d’illustration photo
21 cm * 28 cm
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A travers mes annonces pour les Invisibles, je parle régulièrement d’un refuge contraint d’euthanasier des chiens dès lors que le nombre maximum de pensionnaires imposé par la Mairie, est dépassé.
Malgré cette politique révoltante – dont les bénévoles ne sont pas responsables -, il me tient beaucoup à cœur d’aider ce refuge. Les chiens qui y vivent s’y trouvent, pour la plupart, depuis de nombreuses années et, avec seulement 15 adoptions locales par an en moyenne, ont peu de chance d’en sortir. A cela s’ajoutent les risques de vol par les galgueros, la nuit, (c’est pourquoi je ne publierai pas dans cet article les noms et photos des Galgos de l’association), et les nombreuses attaques entre chiens.
Rencontre avec Carmen, bénévole à Carea, Manzanares, Espagne.
Carmen, qui es-tu?
Je m’appelle Carmen et, si on peut se décrire en un seul mot, je suis bénévole à l’association Carea de Manzanares. Je suis engagée dans la protection animale sur une petite échelle: un animal à la fois, qui a chacun son nom et son histoire.
Comment as-tu commencé à agir pour les animaux?
Il y a 12 ans, ma soeur a commencé à s’investir pour Carea et elle m’a demandé de l’accompagner. A l’époque, la souffrance des animaux me touchait beaucoup et me rendait très malheureuse. J’étais déjà devenue végétarienne mais c’est vraiment de venir au refuge qui m’a fait comprendre que je pouvais changer cette situation: enfin je pouvais faire quelque chose pour eux, et transformer ma souffrance en action.
Escayola
Peux-tu nous présenter le refuge de Carea?
Le refuge a été fondé en 1994 par un groupe d’amis qui aimaient les animaux et passaient de bons moments avec les chiens car il n’y en avait alors que 10 ou 15.
Ils ont demandé à la mairie de leur trouver un site et on leur a octroyé un endroit peu adapté, mais qui suffisait à leurs besoins du moment.
Puis les choses ont commencé à se compliquer: la mairie a exigé qu’ils accueillent tous les chiens errants de la ville, et les villages autour amenaient souvent des chiens et les laissaient attachés au portail du refuge.
Les bénévoles ont alors modifié le refuge pour atteindre une capacité de 80 chiens, mais ils ont parfois dû héberger plus de 120 chiens.
Avant que Carea ne commence à travailler avec des associations étrangères, lesboxs étaient remplis de galgos, de podencos, et de mastins. Le fait de les faire adopter à l’étranger a permis au refuge de survivre, car auparavant les chiens vieux ou malades devaient être euthanasiés pour permettre l’arrivée de nouveaux chiens.
Les choses ont un peu changé maintenant, mais la douleur est toujours présente en nous.
Aujourd’hui, les installations sont fournies par la mairie, mais tout le travail est fourni par les bénévoles de Carea. Nous sommes 8 bénévoles permanents, plus environ 7 personnes de plus qui aident quand elles peuvent. Nous assurons le nettoyage, les petits soins médicaux (s’occuper des blessures, par exemple), nous allons chercher les chiens abandonnés sur la voie publique, gérons les adoptions, faisons des stands sur les marchés et des campagnes de sensibilisation pour la stérilisation et contre les abandons.
Parfois nous devons rappeler aux gens que nous ne sommes que des bénévoles et que nous avons besoin de l’engagement d’autres citoyens. Si quelqu’un s’inquiète pour un chien, ça ne suffit pas de nous appeler et de nous laisser nous occuper de tout: nous avons déjà 80 chiens, il nous faut des familles d’accueil, et encore beaucoup d’autres choses pour faire tourner notre structure.
Le vrai problème est qu’après toutes ces années, les abandons ne diminuent presque pas. Nous essayons de sensibiliser le peuple espagnol à ce fléau.
Le nouveau refuge
Vous avez récemment changé le site du refuge. Pourquoi? Est-ce une bonne chose?
Il y a quelques mois nous avons dû changer de site. Les anciennes installations se trouvaient dans un parc industriel et la mairie voulait vendre le terrain à une entreprise. Ils nous ont donc construit un nouveau refuge à 7km de la ville. Nous avons déménagé le 16 mai. Le transfert s’est bien passé, mais après quelques jours les chiens ont commencé à se battre pour réaffirmer la hiérarchie et ça a été terrible, car en deux semaines nous avons perdu 5 chiens des suites de leurs blessures.
Entre temps l’équipe municipale a changé et on ne nous a proposé aucunes solutions pour réaménager l’espace. Donc nous avons nous-mêmes posé de nouvelles clôtures et divisé les espaces de vie par deux. Maintenant les chiens ont peu de place mais sont en petits groupes donc les problèmes ont disparu.
Le nouveau site est plus petit qu’auparavant, avec une capacité de seulement 70 chiens. En revanche les espaces de détente où les chiens peuvent courir quand ils sortent de leur boxs sont plus grands – mais ils n’y vont qu’une fois par jour.
Nous avons trouvé notre équilibre, mais il faut absolument que les adoptions soient au rendez-vous pour que le refuge n’excède pas sa capacité d’accueil. C’est là tout notre défi!
Quels sont les principaux problèmes que vous rencontrez au refuge?
Tous les jours il y a un nouveau sauvetage, en plus du travail normal. Tous les volontaires, ou du moins la plupart, viennent un jour fixe par semaine pour effectuer tout l’entretien et les soins des chiens. Mais pour les sauvetages, c’est celui qui est disponible à ce moment-là qui s’en charge. Parfois c’est la nuit, ou à un moment où chacun est au travail, et c’est difficile d’être disponible 24h/24.
Le problème majeur reste qu’il est difficile de faire adopter des chiens localement, du moins dans de bonnes conditions, parce que la plupart des gens sont toujours assez indifférents à la souffrance animale.
Tout cela provient de la reproduction incontrôlée. Les gens pensent encore qu’une femelle doit avoir une portée dans sa vie pour être en bonne santé, donc ils font reproduire leur chienne et tous ces chiots s’ajoutent à la population canine dans un pays qui compte déjà des centaines de refuges.
Bien sur, il y aussi le problème des galgos et podencos… Les galgueros continuent à élever ces deux races, mais au bout de trois ans ils se débarrassent des chiens, car ils ne “servent” plus à la chasse. Il y en a beaucoup ici, car ils sont utilisés pour la chasse en plaine, et que La Mancha est la plus grande région de plaines en Espagne.
Chablis
Comment le public français, suisse et belge peut-il vous aider?
Tout d’abord, par l’adoption. Ici les galgos et les podencos (et, dans une moindre mesure, les mastins) ne sont pas adoptés. Depuis que je fais partie de l’association, seulement deux galgos ont été adoptés par des espagnols.
Bien sûr, tout aide est reçue avec une immense gratitude. Et c’est incroyable que toutes les donations (nourriture, paniers, médicaments, argent) viennent de France, d’Allemagne, ou de Belgique. En Espagne, les gens qui s’occupent de la misère animale sont plus ou moins traités de fous qui n’ont rien d’autre à faire de leur vie.
En ce qui concerne les dons d’argent, une chose que nous aimerons pouvoir faire serait de stériliser les femelles. Nous ne stérilisons que les mâles car c’est moins onéreux. Nous aimerionsfaire une campagne pour lever des fonds dans ce but, car toute femelle adoptée chez nous est une source potentielle de nouveaux abandons… (* les femelles adoptées via les associations étrangères sont stérilisées pour leur adoption)
Santos
En parlant de podencos et de galgos, quelle est la situation dans votre
région?
Je vous conseille de regarder le documentaire “Février, le mois des galgos,” car il explique très bien la situation que nous vivons ici. Les galgos sont élevés pour la chasse, par des amateurs qui les vendent parfois pour des sommes considérables.
Au bout de trois ans les chiens ne sont plus assez rapides pour attraper les lièvres donc les galgueros les tuent. Les moins cruels d’entre eux les amènent au refuge. C’est la même chose pour les podencos.
Les galgueros s’occupent de leurs chiens tant qu’ils peuvent chasser, ensuite ils ne dépensent plus un euro pour eux. Même pour les tuer. C’est très dur d’en parler car parfois (même si c’est de moins en moins souvent) ils pendent le chien à une branche d’arbre. Rien que d’écrire cela est si difficile!
Les choses ont un peu changé aujourd’hui avec l’obligation d’identifier les chiens par puce électronique, mais on voit parfois arriver au refuge des galgos et des podencos dont la puce a été arrachée.
Quant aux mastins, ils sont utilisés pour la garde de propriétés à la campagne. Ils vivent dehors en permanence, et pas toujours dans de bonnes conditions.
Devendra, Lula et Chablis
Comment vois-tu l’avenir de votre refuge? Et des animaux espagnols en général? Es-tu optimiste?
Je suis optimiste mais c’est dans ma nature! Je crois que puisque nous faisons partie de l’Europe, les lois espagnoles au sujet des animaux doivent changer.
Honnêtement, je ne pense pas que les gens vont changer tous seuls, en Espagne: il va nous falloir des lois plus contraignantes pour éviter cette situation.
Il y a même un parti politique fondé sur le fait d’infliger de la souffrance aux animaux (Toros) donc vous imaginez à quel point les animaux comptent peu en Espagne. Cela dit, je crois que petit à petit, de plus en plus de gens se soucient du bien-être animal dans notre pays.
Nous avons d’ailleurs un parti politique (PACMA Parti Animaliste Contre la Maltraitance Animale) qui a obtenu 170 000 voix! Ca fait déjà beaucoup de gens qui se soucient politiquement d’améliorer le sort des animaux en Espagne.
Je sais que tu as rencontré beaucoup de chiens dans votre refuge, et que tu les as tous aimés. Mais y en a t-il un ou une en particulier qui t’a touchée?
Comme tu dis, je les aime tous, chacun avec sa personnalité propre. Mais durant toutes ces années, deux m’ont particulièrement touchée. Ce sont tous les deux des chiens que j’ai sauvés de la rue, et amenés au refuge.
La première, Rubia, je l’ai trouvée sur une autoroute en rentrant du travail en 2005. Elle a passé sept ans au refuge et je l’ai adoptée en 2012. Elle est toujours auprès de moi.
Le deuxième, Mirindo, je suis allée le chercher près d’une maison à la campagne, parce que le propriétaire avait déclaré à la police que ce chien n’était pas à lui et que si on ne venait pas le chercher, il le tuerait. J’ai mis une semaine à l’attraper, car le terrain était clos mais très grand, et que le chien était terrorisé par cet homme qui essayait de le chasser. Mirindo a lui aussi passé cinq ans au refuge. Je cherchais une famille pour lui, mais c’est un grand chien, et personne n’en voulait.
Mais l’année dernière, quand un de mes chiens est mort, je l’ai adopté! Maintenant j’ai trois chiens: Rubia, Mirindo, et une vieille gala appelée Bonita. Ils sont tous vieux, et vraiment adorables. Ils m’aiment, et je le leur rends bien.
Chaque adoption à Carea est un triomphe pour nous. C’est pour cela que nous offrons un peu de notre temps, de notre force, de notre bonheur et souffrance aussi.
Je rêve d’un monde dans lequel les refuges n’existeraient plus, car chaque chien qui naîtrait serait choyé jusqu’à sa mort. Les chiens sont si proches des humains, ils ont tant fait pour nous, ce ne sont plus des animaux sauvages: maintenant nous sommes responsables d’eux. Les chiens recherchent la présence des humains, et sont dignes de tous nos soins!
Merci beaucoup Carmen.
Merci à toi, Perrine, merci beaucoup.
Paix et Amour!
Ortie
// CAMPAGNE DE STERILISATIONS //
Parce que la stérilisation est un acte essentiel de protection animale, et afin de soutenir les bénévoles de ce refuge, ACTION INVISIBLE a décidé d’organiser une grande campagne de stérilisation. Comme le dit Carmen : toute femelle adoptée à Carea est une source potentielle de nouveaux abandons. Faisons en sorte que plus aucune femelle de Manzanares ne parte du refuge non stérilisée.
Les responsables de Carea ont renégocier le tarif d’une stérilisation auprès de leur vétérinaire: une opération coûte 121€ TTC.
La première chienne qui bénéficiera d’une stérilisation grâce à vos dons sera VALENTINA. Cette douce et gentille Pitbull a une opportunité de sortir du refuge pour aller en famille d’accueil à Madrid. Mais la loi espagnole pour les chiens dit dangereux oblige tout détenteur à souscrire à une assurance spéciale, ce qui engendre des frais supplémentaires, trop onéreux pour l’association en plus du prix de la stérilisation.
Mais nous sommes là pour les aider, non ?
Merci d’avance à tous ceux qui participeront et diffuseront cette opération spéciale.
Je publierai sur la page d’ACTION INVISIBLE les photos des femelles qui bénéficieront des stérilisations.
Vous souhaitez soutenir Carea mais vous n’avez pas beaucoup de moyens ? C’est possible grâce au site de microdonation TEAMING!
Le principe est simple, il suffit de vous inscrire sur le site, de rejoindre le groupe Carea (ici :https://www.teaming.net/careaprotectora-grupo-DblQVF40xf) et Teaming prélèvera chaque mois 1€ sur votre compte, qui sera reversé au refuge.
Nous sommes plus de 1000 personnes sur la page d’Action Invisible : l’union fait la force et à nous tous, nous pouvons aider CONCRETEMENT Carea, ses bénévoles et les chiens du refuge.
L’histoire de l’association « HUELLAS pour les animaux » commence en février 2011 lorsqu’une poignée d’idéalistes dépose un dossier à la Mairie pour reprendre la direction de la fourrière municipale. En effet, cette perrera avait été dirigée pendant près de vingt ans par une personne aux pratiques plus que douteuses et tout le monde avait entendu d’horribles histoires sur ce qu’il se passait derrière les murs de l’édifice : actes de maltraitance, tortures, chiens non nourris, euthanasiés avec des produits de nettoyage, etc.
Animés par un désir de changement, ces bénévoles se doutaient-ils dans quoi ils s’engageaient alors que la Mairie leur remettait (à leur grand étonnement!) les clés des installations qui sont devenues leur refuge ?
Le Patio Central
Rôle et politique
Le refuge accueille uniquement des chiens, même si parfois il recueille également des chats qui sont placés en famille d’accueil, faute d’installations prévues pour eux. Liée par un contrat avec la Mairie, l’association n’a le droit d’accueillir que des chiens trouvés errants sur le territoire de la commune. La politique est claire : aucune euthanasie, sauf en cas de nécessité médicale. Dans cette région rurale d’Espagne particulièrement dure envers les animaux (la Castille-La-Manche), le nombre de chiens errants est très élevé et les entrées sont quotidiennes, au contraire des adoptions. Ce sont donc en moyenne 300 chiens qui vivent dans ce refuge surpeuplé, parmi lesquels environ 25 Galgos, 40 Podencos et beaucoup de Mâtins espagnols.
Karen dans le bureau. Derrière, ce tableau est la pierre angulaire de l’organisation du refuge
Installations et fonctionnement
Depuis la reprise du refuge, l’équipe bénévole de Huellas a drastiquement amélioré les installations : les pièces ont été carrelées, la superficie des parties cimentées avec les boxs (appelées « Patio Central » et « Patio Europa ») a été doublée, une grande zone a été clôturée à l’avant du refuge (appelée « Le Bronx »), l’eau et l’électricité ont été installées partout. De vieilles poubelles ont été récupérées pour les transformer en niches. Ces améliorations ont été possibles grâce au soutien international et aux collectes de fonds effectuées lors d’événements locaux.
En dehors de cela, le revenu de l’association provient d’une subvention de la Mairie, qui couvre à peine les frais de nourriture (et qui est payée des mois en retard) ainsi que l’adhésion des membres de l’association. Chaque chien bénéficiant d’un suivi vétérinaire si nécessaire, on peut imaginer l’énorme budget de fonctionnement.
A présent, le refuge a atteint sa capacité maximale de chiens : les box individuels abritent cinq petits chiens ou trois chiens de taille moyenne. Abriter davantage de chiens risquerait de fragiliser encore plus l’équilibre de la répartition des meutes dans le refuge, ce qui aboutirait à plus d’attaques entre congénères, et plus de chiens contraints de vivre à l’isolement.
Le Bronx
Equipe bénévole
L’équipe de Huellas, entièrement bénévole est emmenée par Karen, la présidente fondatrice. Britannique originaire de l’île de Wight, Karen a également fondé sa propre école d’anglais et partage sa vie entre le refuge et son métier d’enseignante, comme beaucoup d’autres membres.
Le problème majeur de ce refuge est le manque cruel de bénévoles. L’association compte seulement une quinzaine de membres actifs pour gérer entièrement le refuge et accomplir toutes les tâches que nécessite la gestion de 300 chiens. Sachant qu’il faut au moins quatre personnes le matin et deux l’après-midi, il est évident que Huellas a un besoin urgent (et croissant) de bénévoles actifs. Malheureusement, l’association ne possède pas un budget suffisant pour embaucher un employé, ce qui aurait permis d’alléger la masse de travail de ces courageux bénévoles.
Quotidien et actions du refuge
Une matinée typique commence à 8h par le nettoyage des patios et des boxs ; puis les boxs sont ouverts pour que les chiens qui peuvent être ensemble se défoulent et se dégourdissent les pattes ; les parties non cimentées sont nettoyées, les seaux et les gamelles d’eau changés. Les chiens malades reçoivent leur traitement et on vérifie aussi les oreilles, on met des gouttes dans les yeux et on retire les asticots des blessures.
Il faut surveiller si les chiennes entrent en chaleur ou si un chien est malmené par ses congénères. Parfois il y a des attaques. Dans ces cas-là, on doit changer le chien de zone et c’est là que la logistique se complique. Des chiens sont placés dans le bureau, dans les toilettes ou dans un couloir parce qu’il n’y a plus de place ailleurs pour eux.
A midi, les chiens reçoivent une collation avec du pain dur.
Les après-midi sont occupés par le nourrissage des chiens ; il faut s’assurer que tous reçoivent assez à manger sans trop de bagarres ; puis il faut encore nettoyer et redistribuer les médicaments qui doivent être pris toutes les 12h. Les chiens qui peuvent être ensemble sans se battre ressortent pour une nouvelle récréation puis sont rentrés pour la nuit.
La journée se termine pour les bénévoles vers 20h l’hiver et à la tombée de la nuit l’été.
Quand un nouveau chien arrive, on vérifie s’il est identifié (ce qui n’est généralement pas le cas), il est vermifugé, débarrassé de ses puces et tiques, puis on vérifie s’il est en bonne santé avant de le placer en box individuel pour la quarantaine (10 à 14 jours). S’il paraît malade ou blessé, il est emmené directement chez le vétérinaire.
En plus de cela, il faut s’occuper des personnes à l’accueil qui apportent des chiens abandonnés, aller chercher en voiture les chiens et chats errants signalés par la police ou par les citoyens, conduire les chiens chez le vétérinaire, gérer les adoptions nationales et internationales ainsi que les familles d’accueil, prendre en photos les chiens et les chats, mettre à jour le site internet et la page facebook, répondre au téléphone qui n’arrête pas de sonner !
L’association travaille dur pour recruter de nouveaux bénévoles, trouver de nouvelles familles d’accueil et récolter de l’argent afin d’améliorer les conditions de vie des chiens du refuge.
Simultanément, et c’est ce qui me touche le plus avec ce refuge, c’est que cette équipe bénévole met un point d’honneur à regarder vers le futur et n’oublie pas que c’est à travers l’éducation des enfants que nous pouvons provoquer un réel changement dans les attitudes et les comportements envers les animaux. Est-ce parce que plusieurs de ses membres sont enseignants que cette équipe s’évertue à visiter les écoles primaires et secondaires, ou à accueillir au refuge des groupes de jeunres comme les Scouts? Ils animent également une émission de radio appelée Animaladas, coordonnent des réunions d’information avec les forces de police locales, récoltent de l’argent à travers leur club d’artisanat, organisent des concerts tous les mois, ainsi que des forums de sensibilisation (stérilisation, abandon, maltraitance, etc).
L’association travaille en étroite collaboration avec la Police locale (qu’il faut former et sensibiliser) : elle rapporte, et parfois intervient, dans des cas de maltraitance, d’abandon, de défaut d’identification, etc. Et récemment, elle a présenté à la Mairie un projet pour contrôler les colonies de chats errants de la ville grâce à un programme de capture/stérilisation/relâche.
Pas mal pour une quinzaine de membres actifs (qui forcent l’admiration!)
Miguel et Patricia, deux bénévoles très investis
Podencos, Galgos et Mâtins
Comme il a été dit plus haut, les adoptions locales sont loin d’être suffisantes pour désengorger le refuge et donner à chaque pensionnaire sa chance de vivre une parfaite vie de chien.
De plus, il y a des races qui sont particulièrement boudées par les adoptants espagnols, et pour cela, Huellas compte sur les associations étrangères pour faire adopter ceux dont personne (ou presque) ne veut en Espagne. Vous l’aurez compris, je veux parler des Galgos, Podencos et Mâtins espagnols.
Depuis trois ans que je visite et collabore avec ce refuge, j’ai pu constater une certaine évolution positive pour les Galgos. Ces lévriers, désormais assez connus du public européen, se voient adoptés de plus en plus rapidement. Il est rare de revoir un Galgo d’une année sur l’autre, lors de mes visites annuelles en janvier et il faut saluer pour cela le travail exemplaire des associations italienne, hollandaise et française qui collaborent avec Huellas.
Malheureusement, il n’en va pas de même pour les croisés Galgos… Je ne citerai que quelques exemples parmi tant d’autres : Gamita et Mora, deux croisées Galgos, qui voient les années défiler sans la moindre demande d’adoption.
Parce que les Galgos font souvent l’objet d’un trafic, et afin d’éviter les vols, ces Lévriers ne vivent pas au refuge et sont placés dans un endroit tenu secret, qui a été construit par une association hollandaise. Afin de respecter cette discrétion, je ne publierai pas de photos de Galgos dans cet article.
Le cas des Podencos est plus problématique car ces lévriers primitifs sont présents en très grand nombre dans ce refuge et la plupart sont des Invisibles. Il est aussi difficile qu’incompréhensible de revoir chaque année les mêmes visages, et de savoir que les nouveaux arrivants, Podencos ou croisés Podencos, resteront en moyenne plusieurs années avant d’être adoptés (alors qu’un Galgo y séjournera moins d’un an).
Si de plus en plus d’espagnols sont sensibilisés à la cause des Galgos, les adoptions locales de Podencos demeurent rarissimes.
Il y a tellement d’individus Podencos attachants dans ce refuge qu’il est difficile de n’en mentionner qu’un ou deux. Mais j’aimerais attirer votre attention sur Quijotte et Majuelo, deux Invisibles qui étaient déjà là du temps de l’ancienne perrera.
Majuelo et Quijotte
Et que dire des Mâtins espagnols ? Beaucoup de ces gentils géants ne sortiront jamais du refuge. En effet, ces chiens sont aussi maltraités en Espagne et abandonnés en grand nombre, mais également totalement boudés par les adoptants locaux. Qui voudrait s’embêter avec des chiens aussi grands ?
Leur cause est également moins connue en Europe et rares sont les associations spécialisées dans leur défense, même si de plus en plus se lancent dans les adoptions de Mâtins. Dans leur pays, ils n’ont quasi aucune chance de trouver une famille et il est nécessaire de faire connaître leur calvaire.
Parmi eux, Matias et Cordel, deux compères arrivés ensemble au refuge il y a des années.
CordelMatias
Comment les aider ?
Le problème numéro 1 de Huellas est l’absence cruelle de bras, de main d’œuvre, pour gérer le quotidien de l’association et de s’occuper des 300 pensionnaires du refuge. L’idéal pour sortir de cette situation serait de pouvoir employer une personne à plein temps qui réaliserait une bonne partie des tâches de nourrissage des chiens et de nettoyage des installations. Malheureusement, la Mairie, faute de budget, a récemment rejeté la demande d’aide à l’emploi que proposait l’équipe de Huellas.
Si vous souhaitez partir faire du bénévolat pour quelques semaine dans ce refuge, Action Invisible vous offre l’hébergement sur place et vous guide dans vos démarches. Plus d’infos ici.
Une autre menace plane sur l’avenir du refuge, et elle est d’ordre financière. En effet, soucieuse d’offrir à chaque chien un suivi vétérinaire si besoin, l’association s’est lentement endettée auprès de leur clinique attitrée. L’argent reçu pour les adoptions, les collectes organisées lors d’événements locaux, les appels à dons, etc, ne permettent pas de subvenir aux nombreux problèmes de santé des 300 chiens.
Il y a 2 ans, cette dette avait atteint la somme astronomique de 16 000 € et l’association française Terre des Lévriers a mis en place une opération de parrainage, qui a permis de descendre cette dette à 7 500 €.
Voir cette dette s’effacer totalement serait une libération pour Huellas, car cela leur permettrait d’ouvrir leur propre salle de soins dans l’enceinte même du refuge, et de faire appel à un vétérinaire extérieur pour les actes médicaux les plus courants (consultations, vaccins, stérilisations, « petits bobos », etc). Le budget alloué à la santé des chiens se verrait alors allégé.
Pour faire un don, contactez-nous: perrinemallet46@gmail.com
Vous pouvez également aider Huellas pour 1€ par mois ! L’association est inscrite sur le site Teaming, très facile d’utilisation : il suffit de créer un compte, de choisir de soutenir le refuge (sur cette page :https://www.teaming.net/huellaspuertollano) et chaque mois, 1€ sera prélevé de votre compte et reversé à l’association.
Pour aider matériellement Huellas: si vous avez de la nourriture pour chiens, des médicaments, des anti-parasitaires, des paniers ou tout autre chose qui pourrait servir à améliorer le quotidien des chiens, contactez-moi :perrinemallet46@gmail.com
Le matériel récolté sera apporté au refuge lors de ma prochaine visite, en janvier.
Merci à tous!
Miguel Canay est un des bénévoles incontournables de cette superbe association: toujours motivé pour s’occuper des chiens et entretenir le refuge, musicien lors des concerts de charité organisés chaque mois, intervenant dans les nombreuses conférences et… également écrivain!
Il y a quelques années, Miguel et sa femme découvrent dans un verger des chiens abandonnés et enchaînés, à moitié morts de faim. Ils s’impliqueront alors dans leur sauvetage et cette expérience changera leur vie pour toujours. Elle les mènera sur le chemin de la défense des animaux, de l’amour et de la compassion.
C’est cette histoire qui est retracée dans le superbe « LA HUERTA DE LA ALEGRIA ».
Malheureusement, l’ouvrage n’est (pour le moment) disponible qu’en espagnol, vous pouvez vous le procurer en format pdf ou en format papier directement chez l’éditeur: http://www.bubok.es/lib…/228279/La-Huerta-de-la-Alegria-epub http://www.bubok.es/libros/219772/La-huerta-de-la-alegria
L’intégralité des bénéfices est reversé à l’association