Un sac rempli de cadavres: ils localisent une colonie de chiens de chasse à Almería: « Ils vivent au milieu de leurs excréments »// Andalousie // LaVozDelSur.es // 24.05.21

 » Le refuge Galgos del Sur dénonce l’état de santé et les signes de maltraitance des animaux présents dans ces installations et qui souffrent d’une maigreur extrême, de parasites externes et de diverses maladies chroniques.

Un des chiens de chasse découverts dans les installations insalubres à Níjar.

 Le refuge Galgos del Sur a dénoncé à la Guardia Civil et au conseil municipal de Níjar (Almería) l’existence d’une colonie de chiens de chasse dans un état de santé lamentable et avec des signes évidents de maltraitance et de négligence

Le refuge a également révélé l’existence d’une fosse à proximité, à l’intérieur de laquelle  des restes osseux de cadavres de lévriers ont été retrouvés avec des dizaines de cartouches de fusil de chasse au sol, éparpillées autour d’eux.

Les restes cadavériques présentent différents états de décomposition, et certains d’entre eux portent toujours autour du cou un collier.

La hauteur de la fosse du sol à la surface et le fait qu’elle était fermée avec un couvercle en métal ne permettaient pas aux chiens d’en sortir dans le cas où ils y ont été jetés encore vivants.

Dans ces installations, cette macabre découverte n’a hélas pas été la seule, puisqu’à quelques mètres de là, un sac contenant des chiots morts a également été retrouvé. Les chiens étaient couverts de sang et portaient des traces de coups qui ne laissaient aucun doute sur le fait qu’ils sont morts de mort violente.

Les chiens retrouvés encore en vie appartiennent à un homme résidant dans la localité et qui a indiqué à Galgos del Sur qu’il était chasseur

Os des chiens morts.

Des chiens de différentes races habituellement utilisées pour la chasse, pour la plupart des lévriers et des podencos, vivent dans des conditions d’insalubrité totale dans les installations que ce chasseur a aménagé pour eux.

Le rapport vétérinaire que Galgos del Sur a joint à la plainte ne laisse aucun doute et conclut que les animaux sont dans un état de négligence extrême qui justifie pleinement leur saisie par les autorités compétentes.

La vétérinaire Elisabeth Viejo, auteur du rapport, met en évidence des points très préoccupants tels que «l’extrême maigreur due à une mauvaise alimentation au fil du temps, un grand nombre de parasites externes et un environnement insalubre où l’on retrouve épars des objets tranchants pouvant causer des dommages et blessures aux animaux».

De plus, plusieurs chiens présentent «des écoulements purulents des deux yeux, des plaies, une alopécie et des éruptions cutanées». Selon elle, tous ces problèmes sont plus que probablement dus à des « maladies chroniques qui, manifestement, n’ont pas été traitées», telles que la Leishmaniose, l’Erhlichiose, l’Anaplasmose ou la Borreliose, entre autres.

Le document mentionne également la grande quantité d’excréments et d’ordures qui jonchent le sol des installations et sont mélangés aux morceaux de pain et autres aliments, en plus du fait que les animaux n’ont pas libre accès à de l’eau propre et potable.

La vétérinaire conclut son rapport en soulignant que le bien-être animal n’est absolument pas respecté dans ces installations et que tous ces chiens ont besoin «d’urgence » de recevoir une assistance et des soins vétérinaires, le pronostic vital de certains chiens étant déjà compromis si cette aide n’intervient pas rapidement. 

Chien trouvé dans la colonie d’Almería.

Ayant pris connaissance de ces faits, Galgos del Sur s’est rendu vendredi dernier au bureau de la Guardia Civil de Níjar pour porter plainte au pénal et demander la saisie des chiens, en proposant de prendre tous les chiens sous sa protection dans son refuge situé à Cordoue, pendant que l’autorité judiciaire effectue les enquêtes nécessaires.

Malgré cette proposition, la Guardia Civil a refusé la saisie des chiens, les agents considérant qu’il n’y a pas de signes de maltraitance suffisants pour justifier cette mesure et laissant à un vétérinaire de la localité le soin de décider de ce qu’il convient de faire avec les animaux.

De son côté, Javier Luna, le co-fondateur de Galgos del Sur, regrette le « manque de sensibilité et d’intérêt des autorités » à poursuivre avec détermination les négligences graves subies systématiquement par les chiens utilisés pour la chasse.

«Il est vraiment regrettable que ce type de délit ne fasse pas l’objet d’enquêtes», déplore-t-il, tout en soulignant le fait qu’aucune autorité, pas même le conseil municipal de Níjar, ne s’est préoccupé du bien-être de ces chiens qui «vivent attachés, avec pour seule nourriture des croûtes de pain mélangée à leurs excréments et sans eau potable laissée à leur disposition ».

En plus de la plainte déposée au bureau de la Guardia Civil de Níjar, Galgos del Sur en a déposé une autre ce lundi adressée au département de l’environnement de la Municipalité pour « de multiples infractions administratives en matière de protection animale« , en demandant à titre préventif la saisie temporaire des animaux.

«Les animaux hébergés dans ces installations le sont dans des conditions d’hygiène et sanitaires déplorables, tant du point de vue des installations que de leurs soins vétérinaires, avec pour deux d’entre eux des craintes sur leur pronostic vital vu l’état alarmant dans lequel ils ont été retrouvés, et une autre se trouvant en état de gestation», fait valoir l’association dans le texte de la plainte. «