« Galgos del Sur dénonce la situation désastreuse dans laquelle survivent les chiens de chasse dans les rehalas » // par Cecilio Gardon pour DiarioAnimalista.com // 1.10.21

// L’Association de Protection Animale Galgos del Sur a mené une enquête pour alerter l’opinion publique sur les conditions terribles dans lesquelles survivent les chiens de chasse dans les rehalas, déclarées avec la monteria (*) ‘Bien d’Intérêt Culturel’ par le Gouvernement d’Andalousie.

(*)Une monteria est une sorte de chasse à courre, qui se pratique avec une grande meute de chiens de chasse de races diverses sur de grands espaces. ndlt.

Au moyen d’une série de vidéos et de reportages d’investigation réalisés en collaboration avec DIARIO ANIMALISTA et Damac Juristas et dont les différents volets seront diffusés tout au long du mois d’octobre, Galgos del Sur fera connaître de l’intérieur la vérité des rehalas, révélant la vie de mauvais traitements qu’y subissent les animaux.

Les reportages dénoncent des aspects tels que l’absence de soins vétérinaires ; les conditions insalubres des espaces dans lesquels les chiens vivent enfermés et enchaînés ; le manque d’eau et de nourriture données dans des conditions optimales ; le commerce de l’achat, de la vente et de l’échange de chiens qui s’opère entre les rehaleros ; et les différentes façons cruelles dont ils se débarrassent des chiens lorsqu’ils ne sont plus utiles pour la chasse.

C’est un monde qui reste caché à la grande majorité de la population, ignorant que des milliers de chiens de rehalas dans toute l’Espagne sont utilisés comme de simples outils de chasse.

Des chiens qui vivent isolés de la société, enfermés dans des enclos et des chenils insalubres, attachés 24 heures sur 24 avec des chaînes, sauf les week-ends des sorties de chasse pendant la saison. Ce sont des chiens sans socialisation, avec une peur des humains, qui souvent traités à coup de bâtons et reçoivent rarement des soins vétérinaires.

Dans la plupart des rehalas, le rehalero passe voir ses animaux en moyenne tous les trois jours, souffrant entre-temps du manque de soins, d’eau et de nourriture, en plus de devoir vivre couchés entre leurs propres excréments et urine.

Lorsqu’ils ne sont plus utiles aux chasseurs, beaucoup de ces chiens de rehala sont alors considérés comme de simples déchets, échangés comme des cartes à collectionner ou vendus sur des pages d’annonces et dans des groupes Facebook privés de chasseurs.

Très souvent, lorsqu’ils ne sont plus utiles ou qu’ils ne savent pas quoi en faire, ils les tuent ou ils les laissent mourir attachés à une chaîne. Ensuite ils se débarrassent d’eux en les jetant dans des coffres utilisés comme des fours crématoires ou les mettent dans des sacs qu’ils déposent dans des oliveraies loin des centres urbains jusqu’à ce qu’ils se décomposent. Un grand nombre d’entre eux finissent aussi par être euthanasiés par les services de collecte des animaux (perreras), financés par les communes au service des chasseurs.

Tout cela sous la protection du Gouvernement espagnol et des Gouvernements Autonomes, qui leur apportent même le soutien institutionnel nécessaire, comme c’est le cas du Gouvernement d’Andalousie qui a déclaré la monteria et les rehalas comme Bien d’Intérêt Culturel ; ou le gouvernement d’Extrémadure , qui est en passe de faire de même.

REHALA DE LOS BARRIOS

Une rehala située à Los Barrios (Cadix) est au centre du premier volet du reportage  d’investigation. La vidéo montre la terrible situation dans laquelle vivent ces chiens, qui portent des blessures et vivent enchaînés entre leurs excréments et l’urine. On y voit aussi une chienne qui a mis bas récemment avec une douzaine de chiots, allongée dans un espace sans les conditions minimales d’hygiène et à côté d’un seau avec des morceaux de pizza comme nourriture.

De plus, selon un voisin, ces chiens sont battus par le rehalero et il a pu enregistrer des vidéos comme preuves à différentes occasions. Les pleurs et les aboiements des chiens sont déchirants et témoignent du degré de maltraitance animale auquel ces animaux seraient soumis.

Cette rehala, comme beaucoup d’autres au cours de l’enquête, a été dénoncée  à la municipalité de Los Barrios et au Gouverment d’Andalousie par Galgos del Sur, avec l’aide de Damac Juristas.

Malgré la plainte déposée il y a deux mois, aucune action de la part de la Municipalité de Los Barrios n’est connue à ce jour.

INDIGNATION DE L’ASSOCIATION GALGOS DEL SUR

La présidente de Galgos del Sur, Patricia Almansa , avoue être « outrée » par le fait que le gouvernement d’Andalousie protège et cache cette cruauté sous couvert de culture et de tradition.

« Les rehalas et la chasse sont de la maltraitance animale. Et avec la déclaration de Bien d’Intérêt Culturel en Andalousie, ce que le Gouvernement d’Andalousie a fait, avec son président Juanma Moreno Bonilla (PP) à sa tête, c’est institutionnaliser la maltraitance des animaux, de la même manière que cela se produit avec la tauromachie ». 

De son côté, le cofondateur de Galgos del Sur, Javier Luna , juge « inadmissible » que la municipalité de Los Barrios, « face à une plainte concernant les mauvais traitements et les conditions insalubres dans lesquelles une cinquantaine de chiens doivent vivre », n’a entrepris aucune action, « fermant ainsi les yeux sur les possibles délits pénaux et les infractions administratives commis par ce rehalero ».

Enfin, il convient de rappeler que l’Intergroupe pour le Bien-être et la Protection des Animaux (WCA) du Parlement Européen s’est adressé formellement au gouvernement espagnol et à ses 17 communautés autonomes pour exprimer sa « préoccupation » concernant le traitement reçu par les chiens utilisés pour la chasse.

Entre autres aspects, il a dénoncé que le traitement reçu par les lévriers et autres chiens de chasse se heurte aux valeurs européennes et, notamment, à la condition d’êtres « sensibles », reconnue à l’article 13 du traité de Lisbonne.//

Vidéo : les conditions de vie des chiens dans la rehala de Los Barrios