« Une association de défense des animaux dénonce le gérant d’un des plus grands parcs zoosanitaires (fourrière) de Malaga. » // Publico.es // 15.08.18

// L’association APISMAM alerte sur l’état de sortie d’un chien d’eau espagnol (perro de agua) d’une structure dirigée par le gérant de Don Animal.

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Photo avant et après le passage du chien Bull au parc zoo sanitaire de Rincón de la Victoria

Bull était un chien d’eau âgé de huit ans. Au mois d’avril dernier, il entre au parc zoosanitaire de Rincón de la Victoria (province de Málaga), structure dirigée par le gérant de l’entreprise Don Animal. Selon le porte-parole d’APISMAM (Association pour la recherche et la surveillance des abus envers les animaux et l’environnement), le chien avait mordu la mère de sa propriétaire, raison pour laquelle il fut placé en quarantaine avant d’être proposé à l’adoption, comme le veut le protocole.

Selon les faits relatés par l’association, l’histoire de Bull est une succession de mauvais traitements, enfermé durant de longues périodes, recevant de la nourriture à distance. Son aspect lors de son entrée à Don Animal n’a plus rien à voir avec celui qu’il présentait lors de sa sortie, moins de trois mois plus tard.

Si au début du mois d’avril le chien présentait un aspect correct, à la fin du mois de juin, lorsqu’il fut proposé à l’adoption via le refuge Tail Torox, son état s’était considérablement dégradé. Le porte-parole d’APISMAM est catégorique en affirmant que « ce chien ne pouvait pas être proposé à l’adoption ».

Le rapport vétérinaire fourni au refuge suite à une visite dans une clinique vétérinaire externe est désastreux. Il explique que l’animal est arrivé le 29 juin pour consultation. Selon le vétérinaire, « la propriétaire raconte que l’animal provient du chenil Don Animal et qu’il a été traité pour une pneumonie ».

La description de Bull et les photos qui l’accompagnent ne laissent pas de place aux doutes : « Le poil était complétement collé à la peau. Après l’avoir rasé, on s’est rendu compte que le chien était très maigre (13,10 kg) et infecté de puces. » Le poids idéal d’un chien de cet âge est d’environ 20 kg. Compte tenu du degré d’atrophie musculaire, la présidente de Tail Torrox a choisi d’autoriser l’euthanasie du chien, comme l’explique le porte-parole de l’association, qui estime pourtant que Bull aurait pu se rétablir, en tant que mâle relativement jeune.

Suite au refus du directeur administratif et à la demande répétée d’information du directeur de Don Animal, José Antonio Villodres, le parc zoo sanitaire n’a pas été en mesure de fournir le rapport vétérinaire d’entrée de l’animal dans sa structure, ni son certificat de mise à l’adoption.

Un historique de dénonciations

Depuis des années, Don Animal et le parc zoo sanitaire font l’objet de multiples dénonciations publiques que Villodres a toujours considéré comme diffamatoires et infondées. La confusion entre les différentes entités juridiques est à l’origine de la controverse, puisque Villodres est à la tête de nombreuses activités telles que l’élevage de podencos, des animaleries, des chenils, des cliniques vétérinaires et des parcs zoo sanitaires pour les administrations publiques, ce qui entraîne une confusion entre toutes ces installations et les professionnels qui travaillent dans chacune d’entre elles.

Mais en réalité, la plupart des plaintes provenant de refuges et d’associations n’ont jamais pu être solidement prouvées. En ce sens, le directeur lui-même déclare que « Depuis le début de l’année, nous avons déjà reçu la visite de la Seprona [Service de protection de la nature] six fois », la dernière fois le jeudi 9 août, lorsque les officiers de la Garde Civile ont dû venir de Nerja en urgence.

Dans le cas particulier du décès de Bull, les responsables d’APISMAM affirment que les faits ont déjà été rapportés. A l’état lamentable dans lequel l’animal se trouvait, selon le rapport vétérinaire de Torrox, s’ajoute la pneumonie pour lequel il était traité. Le porte-parole de l’association déclare que « la pneumonie est généralement le déclencheur de la maladie de Carré ».

Dans le même courant, une vidéo est récemment devenue virale, dans laquelle un titulaire d’une clinique vétérinaire de Rincón de la Victoria dénonce le manque d’hygiène dans les installations de Don Animal. Le vétérinaire, qui indique à public.es que cette vidéo ne doit pas être diffusée sur Youtube, car il s’agit seulement d’un enregistrement privé destiné à ses amis, relate dans cette vidéo que «tous les chiots qui sortent de Don Animal sont porteurs du parvovirus et de la maladie de Carré ». Il assure également qu’il « n’y a pas d’hygiène et aucune désinfection ». Au moment de cette vidéo, deux chiots venaient de mourir, un du parvovirus et l’autre de la maladie de Carré.

Cette vidéo a value au vétérinaire une plainte, qui fut retirée par Villodres à la veille du jugement. Dans ces déclarations, le gérant de Don Animal justifie cette décision en expliquant que « [ses] avocats [l’ont] conseillé de passer par la voie civile plutôt que judiciaire ». A ses yeux, tout cela n’est qu’une campagne de diffamation. « Cela me coûte de l’argent, et quelqu’un devra bien le payer ». Il explique en effet que pour le mois d’août, son entreprise de résidence canine n’affiche pas complet.

Dans tout l’historique des dénonciations, les plaintes ne proviennent pas seulement de particuliers et de collectifs en faveur de la protection animale, mais également certains vétérinaires ayant travaillé dans ces structures.

Parmi les irrégularités citées par ces derniers, figurent le surpeuplement (« 20 chats dans une seule cage »), la cohabitation entre chiens sains et chiens malades, la falsification des registres de vente ou encore l’euthanasie d’animaux sans les documents en règle, sans même un registre des entrées avec l’examen vétérinaire correspondant. Accusations que le gérant a toujours niées, alors même que « l’Illustre Collège vétérinaire de Málaga » a confirmé à public.es que son conseil d’administration a jugé approprié de transmettre certaines des dernières allégations aux autorités compétentes.

L’influence politique

José Antonio Villodres est un homme d’affaire reconnu dans la région de Malaga, aussi bien dans le commerce que dans la vie politique. Il est notamment, depuis plusieurs années le président de l’Association des commerçants et entreprises de Rincón de la Victoria (ACERV). Selon plusieurs collectifs de défense des droits des animaux, c’est une des raisons pour lesquelles les dénonciations ne mènent à rien. « Il est informé à l’avance des inspections qu’il va avoir », assure l’un des représentants d’un groupe de défense des animaux, mais toujours sans preuve réelle.

Depuis de nombreuses années, Villodres offre ce service de parc zoo sanitaire dans toute la région de l’Axarquía dans le cadre de deux contrats publics. Le premier d’entre eux, signé avec la Communauté de Communes de la Costa del Sol Oriental- Axarquía, propose le service à 24 municipalités, ce qui lui rapporte 151 000 € par an, dans le cadre d’un contrat de quatre ans.

Les municipalités qui ne sont pas couvertes par ce contrat public reçoivent le service par l’intermédiaire du Conseil provincial de Malaga, dont le vice-président est l’actuel maire de Rincón de la Victoria, Francisco Salado (PP), pour un montant annuel de 11 600€. Dans les deux cas, l’entreprise de Villodres a remporté les appels d’offres publics car il s’agissait de la seule offre soumise, ce qui se produit depuis longtemps.

Les installations de Don Animal sont situées à Rincón de la Victoria. Le conseil municipal, bien que sous contrat de la Communauté de Communes, payait depuis des années un service exclusif au parc zoo sanitaire, pour un montant d’environ 60 000€ par an, jusqu’à ce qu’un média local découvre le co-paiement. Le contrat n’a alors pas été renouvelé.

Cependant, avec l’arrivée du Parti Populaire (PP) et du Parti Andalou (PA), qui gouvernent après une motion de censure soutenue par les citoyens, le service de santé animale de la municipalité a de nouveau fait l’objet d’un appel d’offres. Le budget proposé pour ce service est encore plus élevé que le précédent (environ 72 200€ par an), bien qu’il ne prévoie que des « services complémentaires ».

En février, lors de l’ouverture des candidatures à l’appel d’offres, l’entreprise de Villodres était une fois de plus la seule candidate. Il a déclaré : « Ils m’ont déjà attribué le contrat, mais c’est moi qui l’ai arrêté, car je dois déposer une garantie de 6 000€. ». Depuis plus d’un an, la municipalité locale refuse tout accès des médias à l’information publique (contrats, comptes rendus des réunions de concertation, inspections…) relative au parc zoo sanitaire. //

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« Plus de 60 000 animaux seront torturés cet été durant les fêtes populaires en Espagne. » // La Voz Del Sur // 31.07.18

«  A Cordoue, les institutions publiques subventionnent des corridas et des festivités traditionnelles durant lesquelles des cailles et des pigeons vivants sont placés dans des canons, avant leur mise à feu.

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Photo prise lors d’une festivité de “bou embolat”

Cet été, plus de 60 000 animaux seront torturés et tués durant les fêtes populaires. « Il est donc impossible de célébrer ces fêtes sans massacrer des animaux ? », s’interroge Equo sur Twitter. Le parti politique (adhérent au parti Vert Européen) a lancé une campagne de sensibilisation sur cette plateforme, qui tend à mettre fin à ces pratiques abusives et terrorisantes lors des fêtes populaires espagnoles. « Avec l’été arrivent les fêtes traditionnelles dans les villages, et beaucoup d’entre elles sont basées sur des pratiques barbares et incompréhensibles de nos jours, comme celle du Toro Enmaromado (taureau attaché) (Zamora), du toro embolado, ou encore le « lancé de rats de Puig » qui consiste à lancer sur ses voisins des rats morts. », déclare le parti politique à travers un communiqué.

Equo Animales dénonce ces pratiques abusives et demande aux municipalités de continuer à célébrer ces festivités sans imposer de mauvais traitements aux animaux. Une vision qui, selon le parti, devrait être étendue à l’ensemble du territoire, sans exclure pour autant le plaisir et l’amusement dans ce type de festivités. « De la même manière, nous exhortons le gouvernement à renverser les politiques animalières du PP (Parti Populaire espagnol) afin d’amorcer le changement vers un pays sans mauvais traitements envers les animaux », souligne Equo.

Au pays basque, le groupe Equo Berdeak a sollicité le gouvernement basque afin d’annuler le spectacle Super Grand Prix ainsi que celui des Vaquillas Txiki de Vitoria, considérés comme illégaux. Fin juillet, de la même manière, avec l’abstention des citoyens, le vote en faveur du Parti Populaire et le vote contre l’équipe gouvernementale – PSPV, Compromís et València en Comú -, nous avons réussi à faire un pas de plus contre les « bous al carrer » et « bou amb corda ». Grace à cette lutte, pas à pas, nous arriverons à l’interdiction de cette barbarie, où le taureau est attaché à une corde.

A Majorque, où Equo fait partie du mouvement « Més per Palma », à l’approche des fêtes de Sant Joan, aucune demande n’a été déposée pour l’organisation de la traditionnelle corrida. Si cela reste tel quel, la plaza de toros de Muro, aussi appelé La Monumentale, n’accueillera pas de festivités, une première depuis des décennies. Cette situation est rendue possible grâce à la loi de protection des animaux, dite « loi des Baléares sur la tauromachie », inspirée de la loi des Baléares qui interdisait les corridas impliquant du sang et la mise à mort des taureaux.

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Tir aux pigeons en Espagne : un jeune pigeon est placé dans un canon qui le propulsera dans les airs avant d’être abattu.

En Andalousie, Equo Córdoba a demandé à la mairie d’El Viso ainsi qu’à d’autres municipalités de la Province, mais aussi au conseil provincial d’arrêter toute promotion, collaboration et subvention d’évènements durant lesquels des animaux sont torturés. Il réclame également au Gouvernement régional d’Andalousie et à d’autres institutions publiques de protéger les mineurs en éloignant les enfants de la violence générée par la tauromachie. María Carnero, porte-parole d’Equo Córdoba a encouragé le Conseil municipal d’El Viso à « dépasser ses traditions arriérées et à stopper la programmation d’évènements durant lesquels les taureaux sont maltraités et tués, auxquels peuvent assister les mineurs. »

En outre, la formation d’Equo à Cordoue a exprimé sa plus profonde indignation devant la tenue des événements « Gran Tirada de Codorniz », « Gran tirada de pichón » et « Tirada al pichón », programmés respectivement pour les foires et festivals de Conquista, Villanueva de Córdoba et El Guijo, organisés en collaboration avec le Conseil provincial de Cordoue. Elle a également dénoncé le « Concours de Tir à dos de mule et de mulet » organisé par la Délégation des Célébrations de la Mairie d’Aguilar, organisé dans le cadre de la foire aux bovins (Feria Real 2018).

Sur le même principe, Equo a exigé de la mairie de Voto (Cantabrie) qu’elle cesse d’utiliser des animaux lors des fêtes de la Gata Negra. Ils considèrent que l’utilisation d’un chat noir lors de cette célébration viole l’article 6.1 de la loi 3/1992 du 18 mars de protection des animaux dans la communauté autonome de Cantabrie. Pour cela, le parti politique a présenté un texte exigeant à la mairie de Voto, à la Consejería de Ganadería (équivalent du ministère de l’agriculture) et à la Direction Générale du Tourisme de Cantabrie d’adapter cette célébration à notre époque, comme l’ont déjà fait plusieurs communautés autonomes du pays, en remplaçant l’animal par une personne déguisée ou bien par une peluche. «