« Chiens piégés par la lave aux Canaries, course contre la montre pour les sauver : nourriture et eau à l’aide de drones » // then24.com // 14.10.21

Chiens piégés par la lave aux Canaries. Crédit : Cabildo de La Palma / Leales.org

// Il y a au moins quatre podencos piégés par la lave dans deux plans d’eau (vides) de l’île canarienne de La Palma, où le volcan Cumbre Vieja est entré en éruption depuis près d’un mois. Les animaux reçoivent de la nourriture et de l’eau grâce aux drones, mais ne peuvent pas être atteints par voie terrestre en raison des températures excessivement élevées. Une association de protection des animaux réfléchit à une mission de sauvetage avec des drones de transport, avant que la lave ou les effondrements ne les submergent.

Sur l’île de La Palma, située dans l’archipel espagnol des îles Canaries, il y a au moins quatre chiens de race podenco piégés par la lave qui, depuis le 19 septembre, a commencé à couler des flancs du volcan Cumbre Vieja, qui s’est soudainement réveillé. Les chiens ont été identifiés à l’aide de drones i dans la partie supérieure de Todoque , l’une des zones les plus touchées par le flux incandescent, qui a déjà dévasté des centaines d’hectares de territoire écrasant les maisons, les cultures et les infrastructures. Heureusement aucune victime ni blessé ne sont à déplorer parmi les habitants, tous ont réussi à s’enfuir à temps (des milliers de personnes ont dû être évacuées). On croyait que même les animaux de compagnie étaient en sécurité, jusqu’à la découverte de ces malheureux chiens, coincés dans deux plans d’eau très proches et entourés de lave. Mais les animaux en danger pourraient être plus nombreux, selon les rapports de l’association de défense des droits des animaux ‘leales.org’.

Le Conseil de La Palma (Cabildo de La Palma) a annoncé la découverte des chiens, et surveille et gère la situation également grâce au soutien vertueux de certaines entreprises locales. Plusieurs bénévoles fournissent en effet de l’eau et de la nourriture aux animaux à l’aide de drones, le seul moyen actuellement capable de les atteindre. Les sauvetages par voie terrestre sont actuellement rendus impossibles en raison des températures extrêmement élevées entourant les deux plans d’eau, dont l’un est dangereusement proche de la coulée de lave. « Le Cabildo de La Palma a remercié aujourd’hui les sociétés Volcanic Life et Ticom Soluciones SL, pour leur collaboration et le travail altruiste visant à assurer le bien-être des animaux qui sont piégés dans la partie supérieure de Todoque, après avoir été entourés de lave », peut-on lire dans un communiqué de presse de l’administration locale. Les podencos reçoivent de la nourriture et de l’eau de cette façon depuis au moins cinq jours, mais on ne sait pas depuis combien de temps ils sont piégés. Certains vétérinaires sont également impliqués dans l’opération, et donnent des conseils pour savoir comment soutenir au mieux les chiens dans ce moment stressant et dramatique.

L’association de défense des animaux Leales.org, comme le rapporte le journal El Universal, après avoir visionné des photos et des vidéos des chiens, a déclaré qu’il y avait au moins quatre podencos en danger, « dont au moins trois sont piégés dans deux étangs très proches, l’un d’entre eux est très proche de la lave ». Il n’est pas exclu qu’il puisse y avoir d’autres chiens dans la zone, entre le quartier Paraíso et la zone Todoque. Leales.org aurait été contacté par une firme spécialisée dans les drones de transport (transport de fret) qui lui a expliqué sa volonté d’utiliser ses propres véhicules pour tenter de secourir les chiens, cependant les drones ne sont pas légalement autorisés pour le transport d’animaux vivants, ce qui veut dire qu’un feu vert spécial des autorités serait nécessaire pour permettre ce sauvetage. Au moment où je rapporte ces faits, les autorités ne mentionnent aucune tentative de sauvetage en cours ; le Cabildo de La Palma souligne seulement que les chiens continueront à être nourris, abreuvés et soutenus « tant que les conditions météorologiques et de sécurité le permettront ».

Mais s’il n’y a pas d’intervention des autorités, avec pour conséquence que le risque que les chiens soient submergés par la coulée de lave ou par les effondrements dus à l’activité volcanique deviendra réel, il n’est pas exclu que l’association de défense des animaux puisse intervenir de manière autonome avec des drones de transport pour tenter un sauvetage désespéré. Pas surprenant, comme l’indique El Universal, le groupe SER impliqué dans l’affaire a déclaré que Leales.org « a reçu des propositions pour créer une campagne de financement public dans le but de couvrir d’éventuelles amendes ». Comme le précise Leales.org, les podencos sont la race la plus maltraitée des îles Canaries, que leurs propriétaires n’hésitent bien souvent pas à abandonner. L’espoir est que d’une manière ou d’une autre tous les chiens qui risquent de mourir dans ces circonstances dramatiques seront sauvés le plus rapidement possible.//

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« Galgos del Sur dénonce la situation désastreuse dans laquelle survivent les chiens de chasse dans les rehalas » // par Cecilio Gardon pour DiarioAnimalista.com // 1.10.21

// L’Association de Protection Animale Galgos del Sur a mené une enquête pour alerter l’opinion publique sur les conditions terribles dans lesquelles survivent les chiens de chasse dans les rehalas, déclarées avec la monteria (*) ‘Bien d’Intérêt Culturel’ par le Gouvernement d’Andalousie.

(*)Une monteria est une sorte de chasse à courre, qui se pratique avec une grande meute de chiens de chasse de races diverses sur de grands espaces. ndlt.

Au moyen d’une série de vidéos et de reportages d’investigation réalisés en collaboration avec DIARIO ANIMALISTA et Damac Juristas et dont les différents volets seront diffusés tout au long du mois d’octobre, Galgos del Sur fera connaître de l’intérieur la vérité des rehalas, révélant la vie de mauvais traitements qu’y subissent les animaux.

Les reportages dénoncent des aspects tels que l’absence de soins vétérinaires ; les conditions insalubres des espaces dans lesquels les chiens vivent enfermés et enchaînés ; le manque d’eau et de nourriture données dans des conditions optimales ; le commerce de l’achat, de la vente et de l’échange de chiens qui s’opère entre les rehaleros ; et les différentes façons cruelles dont ils se débarrassent des chiens lorsqu’ils ne sont plus utiles pour la chasse.

C’est un monde qui reste caché à la grande majorité de la population, ignorant que des milliers de chiens de rehalas dans toute l’Espagne sont utilisés comme de simples outils de chasse.

Des chiens qui vivent isolés de la société, enfermés dans des enclos et des chenils insalubres, attachés 24 heures sur 24 avec des chaînes, sauf les week-ends des sorties de chasse pendant la saison. Ce sont des chiens sans socialisation, avec une peur des humains, qui souvent traités à coup de bâtons et reçoivent rarement des soins vétérinaires.

Dans la plupart des rehalas, le rehalero passe voir ses animaux en moyenne tous les trois jours, souffrant entre-temps du manque de soins, d’eau et de nourriture, en plus de devoir vivre couchés entre leurs propres excréments et urine.

Lorsqu’ils ne sont plus utiles aux chasseurs, beaucoup de ces chiens de rehala sont alors considérés comme de simples déchets, échangés comme des cartes à collectionner ou vendus sur des pages d’annonces et dans des groupes Facebook privés de chasseurs.

Très souvent, lorsqu’ils ne sont plus utiles ou qu’ils ne savent pas quoi en faire, ils les tuent ou ils les laissent mourir attachés à une chaîne. Ensuite ils se débarrassent d’eux en les jetant dans des coffres utilisés comme des fours crématoires ou les mettent dans des sacs qu’ils déposent dans des oliveraies loin des centres urbains jusqu’à ce qu’ils se décomposent. Un grand nombre d’entre eux finissent aussi par être euthanasiés par les services de collecte des animaux (perreras), financés par les communes au service des chasseurs.

Tout cela sous la protection du Gouvernement espagnol et des Gouvernements Autonomes, qui leur apportent même le soutien institutionnel nécessaire, comme c’est le cas du Gouvernement d’Andalousie qui a déclaré la monteria et les rehalas comme Bien d’Intérêt Culturel ; ou le gouvernement d’Extrémadure , qui est en passe de faire de même.

REHALA DE LOS BARRIOS

Une rehala située à Los Barrios (Cadix) est au centre du premier volet du reportage  d’investigation. La vidéo montre la terrible situation dans laquelle vivent ces chiens, qui portent des blessures et vivent enchaînés entre leurs excréments et l’urine. On y voit aussi une chienne qui a mis bas récemment avec une douzaine de chiots, allongée dans un espace sans les conditions minimales d’hygiène et à côté d’un seau avec des morceaux de pizza comme nourriture.

De plus, selon un voisin, ces chiens sont battus par le rehalero et il a pu enregistrer des vidéos comme preuves à différentes occasions. Les pleurs et les aboiements des chiens sont déchirants et témoignent du degré de maltraitance animale auquel ces animaux seraient soumis.

Cette rehala, comme beaucoup d’autres au cours de l’enquête, a été dénoncée  à la municipalité de Los Barrios et au Gouverment d’Andalousie par Galgos del Sur, avec l’aide de Damac Juristas.

Malgré la plainte déposée il y a deux mois, aucune action de la part de la Municipalité de Los Barrios n’est connue à ce jour.

INDIGNATION DE L’ASSOCIATION GALGOS DEL SUR

La présidente de Galgos del Sur, Patricia Almansa , avoue être « outrée » par le fait que le gouvernement d’Andalousie protège et cache cette cruauté sous couvert de culture et de tradition.

« Les rehalas et la chasse sont de la maltraitance animale. Et avec la déclaration de Bien d’Intérêt Culturel en Andalousie, ce que le Gouvernement d’Andalousie a fait, avec son président Juanma Moreno Bonilla (PP) à sa tête, c’est institutionnaliser la maltraitance des animaux, de la même manière que cela se produit avec la tauromachie ». 

De son côté, le cofondateur de Galgos del Sur, Javier Luna , juge « inadmissible » que la municipalité de Los Barrios, « face à une plainte concernant les mauvais traitements et les conditions insalubres dans lesquelles une cinquantaine de chiens doivent vivre », n’a entrepris aucune action, « fermant ainsi les yeux sur les possibles délits pénaux et les infractions administratives commis par ce rehalero ».

Enfin, il convient de rappeler que l’Intergroupe pour le Bien-être et la Protection des Animaux (WCA) du Parlement Européen s’est adressé formellement au gouvernement espagnol et à ses 17 communautés autonomes pour exprimer sa « préoccupation » concernant le traitement reçu par les chiens utilisés pour la chasse.

Entre autres aspects, il a dénoncé que le traitement reçu par les lévriers et autres chiens de chasse se heurte aux valeurs européennes et, notamment, à la condition d’êtres « sensibles », reconnue à l’article 13 du traité de Lisbonne.//

Vidéo : les conditions de vie des chiens dans la rehala de Los Barrios