Publié sur VICE.es en février 2014 // Article original: http://www.vice.com/es/read/la-caza-furtiva-con-galgos-es-muy-triste


// Merci à Caty pour la traduction //
Publié sur VICE.es en février 2014 // Article original: http://www.vice.com/es/read/la-caza-furtiva-con-galgos-es-muy-triste
// Merci à Caty pour la traduction //
C’est le principe de Teaming.net, site internet de micro-donations, qui prouve que les petits gestes changent le monde et le rendent meilleur.
Il suffit de vous inscrire sur le groupe de l’asso ou refuge que vous souhaitez soutenir (vous pouvez bien sûr en soutenir plusieurs). Chaque mois, Teaming prélèvera 1€ par groupe soutenu qui sera entièrement reversé à ceux que vous voulez aider.
L’inscription est rapide, facile et totalement sécurisée. En haut à droite de la page d’accueil, vous pouvez choisir votre langue.
L’idée est bien sûr de pouvoir participer à hauteur de ses moyens, même pour ceux qui n’en ont pas beaucoup et de former une grand et puissante chaîne de solidarité.
Marche à suivre:
Voici les associations et refuges espagnols dont Action Invisible est le dévoué partenaire, je vous invite bien entendu à les rejoindre:
Muchas gracias à todos!
L’Espagne est le pays européen qui enregistre le plus grand nombre d’abandons chaque année. Un lamentable record que nous devons corriger grâce à des initiatives et des sanctions communes plus contondantes.
Maltraiter un animal est sanctionné par une amende allant jusqu’à 3 000€ dans la région de Murcie, alors qu’en Galice l’amende peut monter jusqu’à 30 000€. Chaque communauté autonome possède différents critères à en matière de lutte contre le mauvais traitement animal. La disparité de réglementations autonomes favorise les milliers de cas de violence et de cruauté en Espagne.
Nous avons besoin de mesures pour cesser d’être le pays avec le plus grand indice d’abandon d’animaux de toute l’Union Européenne. Pour cela, il est absolument nécessaire de créer une Loi-cadre qui régule et punie le mauvais traitement animal, autorise l’imposition de sanctions aux responsables et aide à sensibiliser à la citoyenneté.
Le Gouvernement espagnol doit légiférer pour protéger la possession responsable d’animaux et pour garantir des sanctions contondantes contre quiconque maltraite, abandonne ou fait le commerce d’animaux domestiques d’une manière irresponsable.
Source: http://rue89.nouvelobs.com/2015/10/27/contre-bac-pro-torero-les-espagnols-sindignent-twitter-261834
L’avant-projet de décret visant à créer un titre de formation professionnelle en tauromachie pour les élèves en difficulté scolaire déclenche une vague d’indignation en Espagne, sur fond de mobilisation anticorrida.
(De Barcelone) Les élèves espagnols en difficulté scolaire pourront peut-être devenir assistants-toreros : le ministre de l’Education et de la Culture travaille actuellement sur un avant-projet de décret pour créer un titre de formation professionnelle en tauromachie.
Plus ou moins équivalent d’un bac pro français, ce « diplôme de torero » est destiné aux élèves ne terminant pas le cursus d’éducation secondaire obligatoire et désirant se former au métier de « banderillero » – l’assistant du matador en quelque sorte.
La divulgation de ce projet éducatif, porté par le Partido popular (PP), la droite conservatrice au pouvoir, a immédiatement déclenché une vague d’indignation énorme sur les réseaux sociaux.
En quelques heures, le hashtag #FPtauromaquia, du nom dudit diplôme, est devenu tendance nationale, charriant critiques, blagues grinçantes et mèmes chocs :
El Ministerio de Anti-Cultura también subvencionará el material escolar. #FPtauromaquia pic.twitter.com/j0foQR9Nk1
— Ratón Morado (@ratonmorado) 17 Octobre 2015
« Le ministère de l’Anti-Culture subventionnera aussi le matériel scolaire. »
« Le Conseil des ministres. Ahahaha. »
Les internautes ont également critiqué le fait que cette décision ait été prise après une série de restrictions budgétaires dans les secteurs de l’éducation et de la santé.
« Des bourses pour les universités, non. De l’argent pour les hôpitaux, non plus. Des aides pour le sport, même pas en rêve… #FPTauromaquia »
Certains ont souligné l’absurdité de la situation alors que le baccalauréat espagnol a vu des matières telles que la philosophie et l’éducation civique devenir optionnelles.
« Ils retirent la philosophie du bac et mettent un module de banderillero. Tout colle. »
En marge de cette marée de tweets réprobateurs, une pétition a été lancée sur la plateforme Change.org. Adressée au gouvernement et au ministère à l’origine du texte polémique, elle exige le retrait du projet de diplôme et a recueilli plus de 100 000 signatures en quelques jours.
La viralité de ces phénomènes de protestation traduit les relations tumultueuses qu’entretient actuellement l’opinion publique espagnole avec la corrida. Selon le sociologue Fermín Bouza :
« Leur pétition pourrait réunir beaucoup plus de signatures sans problème. L’opinion majoritaire n’est pas favorable à la tauromachie. »
Selon le spécialiste, le public des aficionados de la corrida n’atteindrait plus que « 10% de la population majeure espagnole, en comptant large ».
Une désaffection qui se traduit dans la loi. Depuis la décision de la Catalogne d’interdire les corridas dans sa région il y a cinq ans (emboîtant ainsi le pas aux Canaries, où ces dernières étaient prohibées depuis 1991), la tauromachie doit faire face à une législation de plus en plus stricte.
En juillet dernier, la ville de La Corogne a suspendu sa feria du mois d’août. A Valence, Alicante et Saragosse, les nouveaux élus ont annoncé le retrait des subventions publiques aux spectacles tauromachiques.
Plus d’une dizaine de municipalités espagnoles statuent ou ont statué sur le retrait des subventions ou l’interdiction pure et simple des corridas. Un changement de ton qui s’explique en partie par l’arrivée au pouvoir en mai dernier de maires de gauche affiliés à Podemos, parti qui a fait de la lutte contre la corrida l’un de ses chevaux de bataille.
En septembre, la maire « Indignée » de Madrid, Manuela Carmena, a ainsidéclaré qu’elle retirait une subvention de 61 000 euros à la plus grande école tauromachique de la capitale.
Si l’indignation s’est propagée jusqu’à Twitter avec ce diplôme hasardeux, la tauromachie a toujours soulevé la polémique, comme le souligne l’anthropologue et spécialiste des pratiques tauromachiques Frédéric Saumade :
« Au début du XVIe siècle, c’étaient pour des raisons religieuses : le pape condamnait à mort et à l’excommunication tout chrétien s’adonnant au combat de taureaux parce qu’il mettait sa vie et son âme en danger. »
Au XVIIIe siècle, la polémique devint économique :
« Les physiocrates espagnols influencés par les Lumières françaises trouvaient honteux que l’on gaspille des forces productives pour faire les corridas afin d’amuser le peuple. »
L’argument de la sensibilité à l’égard des animaux n’apparaîtra que bien plus tard, au XIXe siècle :
« C’est un processus qui est historiquement issu des pays anglo-saxons et qui s’est largement diffusé avec le développement et la diffusion du mode de civilisation nord-américaine. »
L’émergence de cette sensibilité au regard des droits animaliers associée à l’arrivée au pouvoir de politiques opposés à la corrida vont-elles éradiquer le phénomène en Espagne ? Frédéric Saumade nuance :
« Les corridas reculent surtout là ou le phénomène est très marginal et où elles s’étaient implantées de façon très touristique. »
Dans les années 60, rappelle-t-il, la corrida faisait partie du folklore touristique espagnol au même titre que le famenco et les tapas :
« La promotion touristique de l’Espagne passait par la corrida. Beaucoup d’arènes se sont montées dans des lieux touristiques, comme la Costa Brava, où il n’y avait pas du tout une tradition tauromachique importante. »
A l’époque, la pression publique pour la protection des animaux n’est pas aussi forte. En 1959, celle qui deviendra l’égérie absolue de la cause animale, Brigitte Bardot, n’hésite pas à s’afficher dans « La Femme et le pantin », une « kitscherie » qui décline scrupuleusement tous les clichés du Sud andalou (passion, flamenco, femme fatale) et dans laquelle Bardot incarne l’amante d’un éleveur de taureaux pas vraiment tendre avec ses bêtes.
Depuis, le tourisme de beuverie s’est substitué à la corrida dans les habitudes touristiques de l’Espagne. Et l’argument animaliste n’est pas toujours en première ligne dans le recul de ces spectacles controversés, y compris dans le camps des anticorrida.
C’est précisément le cas en Catalogne, en 2010, lorsque les députés pro-indépendance s’allient aux écologistes pour faire voter l’interdiction, comme le rappelle Frédéric Saumade :
« La motivation des députés catalanistes n’était pas la même que celle des écologistes protecteurs des animaux. Les catalanistes voulaient interdire la corrida parce que pour eux, c’était le symbole du pouvoir de Madrid et de Séville. C’est le souvenir de Franco, qui a beaucoup appuyé sa propagande sur la corrida. »
Plus largement, la tauromachie est un sujet sur lequel les partis politiques espagnols se livrent une véritable guerre de tranchées. Pour contrer l’interdiction catalane en 2010, le Partido popular, qui accède au pouvoir fin 2011, fait voter une loi déclarant la tauromachie « patrimoine culturel de l’Espagne » en 2013.
La corrida et tout le folklore qui y est attaché jouent un rôle politique clé dans le débat territorial qui oppose les indépendantistes catalans au gouvernement central de Madrid. Pour la politologue Marta Romero :
« Les taureaux se sont convertis ces dernières années en un thème de confrontation entre les centralistes espagnolistes et les nationalistes périphériques [nationalistes issus des régions autonomes, ndlr]. Avec ce projet de diplôme, le PP se positionne de nouveau comme défenseur d’une tradition espagnole à l’intérieur de l’actuel débat territorial. »
De plus, ce n’est pas le seul avantage que présente l’épineux dossier de la corrida pour le Partido popular :
« La tauromachie est un thème qui divise le Parti socialiste espagnol (PSOE). De cette manière, avec cette proposition liée à la tauromachie, le PP peut faire émerger les contradictions et les divisions d’opinion à l’intérieur du PS, leur principal adversaire politique. »
19 oct 2015 // Séville // Le monde à l’envers: une asso attaquée par un chasseur. Celui-ci demande plus de 10.000 euros pour le manque à gagner que le chasseur aurait perçu grâce à la vente des chiots sur 10 ans de portées.
En 2011, l’association El Arco Sevillo récupère une podenca en très mauvais état alors qu’elle errait depuis un moment dans la localité d’Alcala de Guadaira.
Apportée immédiatement chez un vétérinaire, celui-ci conseille sa stérilisation immédiate puisqu’elle souffrait de pyomètre à un stade avancé. Le chienne a été opérée. Elle portait une puce électronique mais il a été difficile de localiser son propriétaire. Lorsque celui-ci a pu être contacté, sa réponse a été qu’il allait porter plainte vu qu’il utilisait sa chienne pour la reproduction et qu’elle devenait ainsi inutilisable.
Comme le veut la loi, la chienne a été rendue à son propriétaire, l’association reste sans nouvelles d’elle depuis.
L’association lance un appel à la mobilisation et organise une manifestation de soutien pacifiste.
Source: http://blogs.20minutos.es/animalesenadopcion/2015/10/19/este-lunes-un-cazador-lleva-a-juicio-a-una-protectora-por-salvar-la-vida-de-una-perra/?utm_source=Facebook-20minutos&utm_medium=Social&utm_campaign=Postlink
Voici un article publié dans « 20 Minutos » qui donne un état des lieux de la situation des animaux de compagnie en espagne. Source: http://blogs.20minutos.es/animalesenadopcion/2015/07/14/de-los-140-000-animales-recogidos-por-protectoras-en-2014-solo-el-44-fueron-adoptados/
Ces chiffres proviennent d’une enquête menée chaque année depuis 1988 par la Estudio Fundación Affinity et montrent l’ampleur du désastre de l’abandon en espagne.
Il faut ajouter que ne sont pas comptabilisés les animaux qui sont morts après leur abandon, ni ceux qui ont été donnés ou trouvés par des particuliers, ni ceux qui ont été recueillis par des petites associations ou des petits refuges (puisque l’enquête a été menée auprès des refuges dans des communes de plus de 10.000 habitants), ni bien sûr ceux qui sont directement tués ou euthanasiés par les maîtres.
L’étude montre que, l’année passée, 139.991 animaux ont été recueillis par ces refuges: 106.781 chiens et 33.410 chats; ce qui représente en d’autres termes un chat ou chien toutes les cinq minutes. Ce chiffre très élevé malgré les campagnes de sensibilisation demeure néanmoins stable par rapport à 2013 (141,824 animaux: 108.303 chiens et 33.532 chats).
Alors que le même nombre d’animaux continue à être abandonné dans les refuges, on s’aperçoit que l’adoption à travers un refuge demeure également une des dernières options envisagées lorsqu’il s’agit d’acquérir un animal: l’option la plus habituelle étant de le recevoir comme cadeau d’un parent ou ami. Et ce sont peut-être surtout ces « animaux-cadeaux » qui se retrouvent le plus facilement en refuge par la suite puisqu’il n’entraîne pas la responsabilité de choisir d’avoir un animal de compagnie.
L’achat se situe en deuxième position dans le cas des chiens (21 %) alors que, dans le cas des chats, c’est le ramassage dans la rue qui arrive en second (29 %).
L’étude dévoile également que sur le nombre total d’animaux recueillis, moins de la moitié ont été adoptés (44%), 17% ont été rendus à leur propriétaires (animaux perdus retrouvés grâce à leur puce), 16% continuent de vivre dans le refuge et 12% ont été euthanasiés.
Une bonne nouvelle tout de même, c’est que le pourcentage d’animaux recueillis identifiés par puce a augmenté cette dernière année: 30% des chiens contre seulement 3% des chats, mais ces chiffres demeurent encore trop bas.
Bien que l’on croie souvent que les abandons ont surtout lieu pendant les vacances estivales, l’enquête montre que le ramassage des chiens est stable tout au long de l’année (ceci est expliqué par le processus naturel des naissances de portées); pour les chats on observe un pic lors du second trimestre.
Les motifs principaux d’abandon continuent d’être les facteurs économiques (16 %), les portées non désirées (13 %), le comportement de l’animal (12 %) ou la perte de l’intérêt à l’animal (9 %).
Plus de 70 % des animaux recueillis ont été trouvés dans la rue. Les 30 % restants ont été directement apportés aux refuges, mais seulement 9 % du total les animaux recueillis ont été directement amenés par leur propriétaire.
Bien que la majorité de chiens et de chats recueillis soient des croisés, 22 % des chiens et 10 % des chats sont de race pure et en ce qui concerne les âges, on trouve autant de séniors, d’adulte que de chiots.
Proportions d’adoptions de chiens/de chats dans des familles espagnoles /dans les autres pays:
Parce que la stérilisation est un acte essentiel de protection animale, et afin de soutenir les bénévoles du refuge Carea à Manzanares, ACTION INVISIBLE, en partenariat avec l’association L’ARCHE DES MATINS ESPAGNOLS, a décidé d’organiser une grande campagne de stérilisations.
Ce refuge qui manque de tout n’a pas les moyens de stériliser les femelles adoptées localement – seules les femelles adoptées à l’étranger partent stérilisées. Comme le dit Carmen: toute femelle adoptée à Carea est une source potentielle de nouveaux abandons. Alors faisons en sorte que plus aucune femelle de Manzanares ne parte du refuge non stérilisée.
Il y a actuellement 27 femelles au refuge. Les responsables de Carea ont négocier le tarif d’une stérilisation auprès de leur vétérinaire, celui-ci accepte le prix de 121€ TTC à condition que les 27 femelles soient toutes stérilisées dans sa clinique (ce qui représente donc 3.267€ TTC en tout).
Merci d’avance à tous ceux qui participeront et diffuseront cette opération spéciale.
Je publierai dans cet album les photos des femelles qui bénéficieront des stérilisations.
// Pour faire un don via Le Pot Commun : https://www.lepotcommun.fr/pot/qly2pqws //
Contact Action Invisible: perrinemallet46@gmail.com
Elles ont été stérilisées grâce à vous:
La première chienne qui a bénéficié d’une stérilisation grâce à vos dons est VALENTINA. Cette douce et gentille Pitbull avait une opportunité de sortir du refuge pour aller en famille d’accueil à Madrid. Mais la loi espagnole pour les chiens dit dangereux oblige tout détenteur à souscrire à une assurance spéciale, ce qui engendre des frais supplémentaires, trop onéreux pour l’association en plus du prix de la stérilisation.
Mais heureusement, elle a pu compter sur votre soutien.
Le PACMA a mis en lumière une nouvelle vidéo dans laquelle on peut voir des bénévoles du Centre de Protection Animale de Alcorcon réaliser des euthanasies, sans anesthésie, à l’aide d’une injection de T-61, laquelle requiert une sédation préalable afin d’éviter « des convulsions et des souffrances inutiles » sur les animaux sacrifiés. Le parti animaliste assure que le Directeur Vétérinaire a connaissance de toutes ces pratiques, considérées comme très graves par le Collège de Vétérinaires de Madrid.
Le parti animaliste a lancé une pétition et organise une manifestation devant la Mairie de Alcorcon le 29 octobre prochain à 12h afin d’exiger l’arrêt immédiat des méthodes utilisées par les bénévoles dans la vidéo.
La dénonciation de cette situation a commencé au mois de Mars dernier avec la publication d’une première vidéo. PACMA a révélé ces agissements à la conseillère municipale à l’Environnement, Susana Mozo, lors d’une réunion, mais celle-ci n’a pris aucune mesure.
Une enquête juridique est ouverte et, bien que la vidéo dénonce les agissements de quelques bénévoles du Centre de PA d’Alcorcon, PACMA exige que des mesures soient prises de manières immédiates par le conseil municipal afin que les animaux ne soient plus entre les mains du vétérinaire directeur.
On parle beaucoup de la saison de la chasse pour les galgos, de la chance d’être adoptés qu’ils peuvent avoir quelques fois. On parle moins des rehalas, ces groupes de chiens utilisés pour un grand jeu, celui de la chasse, la plupart du temps au sanglier.
J’en avais déjà parlé ici il y a sept ans, avec le responsable de la protection animale de Caceres (ville d’Estrémadure).
Il faut savoir que la majorité des rehalas ne prennent pas soin correctement de leurs chiens, ils sont mal nourris, et ceux qui ne répondront pas au rappel lorsqu’ils seront lancés derrière le sanglier dans les montagnes ne seront pas soignés, ou abandonnés sur place.
Il y a aussi les chasseurs qui veulent une meute de chiens performante et uniforme, sélectionnée à partir de la même génétique, qui en prennent un peu plus soin et qui sont un peu mieux soignés, mais qui ne sont pas épargnés pour autant d’un sombre futur.
« Il y a par exemple les photos odieuses et détestables que je t’envoie. Nous avions trouvé cinq mastins attachés courts à la porte. Tous avaient les oreilles et la queue coupés, dans un état lamentable. Nous avons du les faire euthanasier.»
Il a peu de rehalas qui prennent soin de leurs bêtes. Malgré le fait que certains aient de quoi manger et soient soignés, vivre enfermés en permanence, ce n’est pas acceptable.
Trop de rehalas, trop de chenils dans lesquels il n’y a jamais de contrôle. Des femelles en chaleur qui se font assaillir par les mâles en surnombre, violents, qui se battent, en passant par les combats quotidien pour avoir un bout de pain en guise de repas, le quotidien n’est pas acceptable.
Deux années après avoir écrit mon premier article, il y a cinq ans donc, je vous recommandais « Le Son de la Naure » de Carlos Hita, paru dans le journal le Monde. Je vous livrais quelques paragraphes du texte, suivie d’une photo tirée de son article au sujet des chiens de rehalas. Le point de vue sonore est en effet peu souvent exploité, le plus souvent, le schéma de narration classique reste une photo accompagnée d’un texte.
Cette fois-ci, tout partait de l’expression triste et à la fois furieuse des chiens que l’on voyait sur la photo. Ils appartiennent à une des rehalas qui participent à une chasse dans la Sierra Morena le dimanche 7 et qui prend fin dans une zone un peu plus lointaine.
Ce sont des podencos et ils passent la majeure partie de leur vie enfermés en cercle, dans de grandes cages dans lesquelles les bagarres sont communes.
Les trous dans leurs poils et les cicatrices sur leur tête témoignent la violence de leur chienne de vie.
Quand ils sortent de leurs prisons, ils battent la montagne avec furie, levant et poursuivant leur proie sans relâche, cerfs et sangliers qui détaleront devant eux.
Pourtant, dans l’expression de chacun de ces disgraciés, il reste toujours quelque chose de noble, le regard franc et profond de tous les chiens.
On ne peut pas aborder le monde de la chasse en faisant des sentiments. Mais il est difficile de ne pas être peiné par le destin tragique qui marque l’existence de ses animaux. De la chasse, tout se dit, on est pour, on est contre. Mais de la dernière journée, je suis reparti avec le souvenir de la tristesse profonde de ces chiens furieux, assoiffés, mais dans lesquels brûlent encore le feu ardent de la noblesse.
Il était grand temps d’écrire à nouveau, après que mon ami de l’association « El amigo fiel de Cordoba » m’ait envoyé ceci.
« La saison de la chasse approchant sur notre terre, avec tout ce que les coutumes ancestrales apportent de mauvais, il suffit de jeter un coup d’œil sur le web pour voir fleurir les programmes des prochaines chasses, battues, vente et autres salons du chien… Sur ces plate-formes, on offre à celui qui souhaite chasser la possibilité de vous prêter ou bien de vous louer une bonne rehala.
Le définition de la rehala, pour les experts, c’est un ensemble de chiens, dirigé par un chef de meute, qui a pour mission de trouver la cible (cerf, sanglier ou porcin), de la diriger, de la forcer à sortir de ses retranchements, et de la mener jusqu’au chausseur afin qu’il la tue au couteau.
Les races qui composent une rehala sont connues pour être courageuses pendant les battues, elles servent aussi pour les autres types de chasse, elles ne fuient pas les dangers et prennent des risques pour leur vie : beaucoup se font déchirer par les sangliers, certains se perdent, harassés, les autres seront abandonnés, les femelles pleines ne connaissent aucun repos et iront mettre bas dans des trous, enfin, certains sont pendus, fusillés. La liste des calamités qui les accablent est longue. Ce sont des podencos, des chiens tout terrain.
Les rehalas de podencos, se composent de deux types de chiens: la grande majorité sont des débusqueurs, ceux qui pistent, cherchent et lèvent le gibier dans leur tanière, les autres sont dressés au mordant, ils se jettent sur la proie au cou et à la tête.
Plus haut, sur la photo, une rehala différente composée de toutes ces races : maneto, andaloux, orito, portugais, bodegueros, mastins, et des croisés de grande taille.
Il y a Duque, Lois, Luna, Mimo, Deneb, Begga, Bruno, Desi et Danko.
Le problème, c’est que cette rehala est défectueuse aux yeux de n’importe quel chasseur : elle ne chasse plus. Ce sont des restes, des animaux sauvés car laissés à l’abandon et condamnés à mort.
Aujourd’hui, ils récupèrent leur dignité et ont besoin d’une maison.
Adopter un chien de chasse est une expérience gratifiante, comme adopter n’importe quel autre chien me direz vous, mais plus encore car on ne les a pas fait naître pour ça. Mais ils n’en restent pas moins chiens, avec les mêmes droits que les autres.
Seulement, leur race les condamne d’avance. »
Contacto: informacion@amigofielcordoba.org
Source: http://blogs.20minutos.es/animalesenadopcion/2015/09/21/se-acerca-la-temporada-de-las-rehalas/
Merci à Emi pour la trad
» Je suis revenu me promener dans la forêt, côté ouest. Lorsque je me trouve loin de la ville, cet endroit revient dans mes songes, Senda aussi. Parfois je fais de beaux rêves, je rêve que je ne revois plus Senda dans la forêt, et ne plus la revoir est toujours une bonne nouvelle. Par contre il y a des fois où je fais d’affreux cauchemars, je rêve que malgré mes dénonciations, le galguero du village continue avec les pendaison de galgos, et pas seulement ça, je rêve aussi que derrière sa maison se trouve un puits énorme où il jette les chiens, et que même Senda est incapable d’aller repêcher ces pauvres âmes.
Les galgos comme Senda sont considérés comme du matériel, un matériel fongible, car leur corps ne peut pas supporter les courses ventre à terre en pleine campagne. Leur musculation est affaiblie par une alimentation à base de pain et d’eau, leurs pattes se cassent. Fongible parce que ces chiens s’entretuent pour obtenir ce misérable bout de pain, ils sont par dizaines entassés dans un sous sol, fongible parce que les femelles attrapent des maladies à l’utérus à force de mettre bas dans des sous sols humides et sales, parce qu’ils doivent supporter le froid et la faim, sans jamais une couverture où pouvoir s’étendre, ils n’ont que leur peau en guise de caresse, et aussi parce que, trop souvent, au lieu des caresses qu’ils recherchent pendant les longs mois d’hiver ils reçoivent les tabassages du galguero, dans quel but ? je l’ignore, certainement pour s’amuser, ou bien pour combler la misère de sa vie, mais ce n’est certes pas pour une bonne cause. Donc, on jette ce matériel abîmé, on le détruit à coups de marteau sur la tête, on le pend ou bien on l’abandonne dans les bois où les collets démolissent leurs pattes, ou bien ils y meurent de faim ou tombent malades ; et malgré tout, malgré cette vie atroce, je suis sûr qu’en silence, du haut de leur échafaud, lorsqu’ils sentent couler la dernière goutte de sang de leur crâne fracassé, ce n’est pas la liberté qu’ils appellent à l’aide, mais leur maître.
Ce sont de si doux esclaves, si humbles… Le problème ici c’est que le qualificatif d’être humain ne peut être donné à tout le monde, car il devrait s’appliquer plus à l’acte qu’à l’espèce.
Tout avance très lentement en ce qui concerne le concept du galgo, dans le village. On a souvent recours à une morale double, qui est fausse par ailleurs. C’est un village, et dans les villages, encore aujourd’hui, les gens tuent leurs animaux pour manger, il ne s’agit pour eux que d’un matériel pour survivre. Le bénéfice brute et total est tout ce qui compte, ainsi qu’un investissement minimum en alimentation car, avant, ils étaient vraiment très pauvres et ne pouvaient se permettre ni le luxe ni la justice, pour les pauvres animaux, d’un vétérinaire. Les débuts de la cruauté envers les animaux sont peut-être là, ce qui n’à plus aucun sens de nos jours, puisque l’Espagne est un pays avancé, et les villages et paysans ne manquent plus de rien… Tout ce parfum de tradition est trop enraciné, et paysans et citadins ne sont toujours pas capables d’ouvrir leur esprit et montrer un minimum de respect vis-à-vis d’êtres vulnérables comme les animaux.
Je disais donc qu’au village tout avance très lentement, je n’ai pas beaucoup de gens à qui parler car pratiquement personne n’est d’accord avec moi. Mon père s’est disputé avec son voisin, le galguero, à cause de moi, car je l’ai dénoncé et il a dû payer une amende (rien de grave face à la cruauté commise)… Ma mère, même si elle n’en laisse rien paraître, a honte de moi; car j’ai volé un boulot et un hobby à son voisin. Plus de la moitié du village pense comme eux, car ils sont presque tous chasseurs et ils achetaient leurs chiens au galguero, même le maire achetait les plus rapides pour les faire courir à Barcelone, les seules pistes encore ouvertes pour ce genre d’exercice. Mais face à l’enquête policière, pas même le maire n’a essayé de défendre le galguero, conscient dans son fort intérieur, que cet exercice n’avait rien de moral ni de légal.
J’avais onze ans quand j’ai trouvé Senda, elle était couchée sur le bas côté de la route, aux environs du village. Je me suis approché tout doucement car j’avais peur qu’elle aboie, ou qu’elle me morde, et aussi par précaution car j’appréhendais de me trouver face au macabre spectacle d’un chien mort. Lorsque je me suis approché, elle a ouvert les yeux, elle a levé sa tête et remué doucement sa truffe. Elle a essayé de se lever, mais elle est retombée brutalement en soulevant une nuée de poussière autour d’elle. Je lui ai touché la tête, et lorsque ma paume l’a effleurée elle a tressailli et crié. J’ai eu peur de lui avoir fait mal et de suite j’ai essayé de voir si elle était blessée, mais rien ne paraissait tourmenter cette peau couverte de poussière. J’ai essayé alors de la motiver pour qu’elle me suive. C’est en regardant ses pattes que mon sang n’a fait qu’un tour en observant que la chienne avait une patte qui pendait, des lambeaux de peau pendillaient de partout, autour d’elle le sang avait déjà séché et était devenu gélatineux, comme si on avait versé un verre de peinture, et un os tout jaune et saillant pointait férocement, annonçant ainsi sa douleur et son angoisse.
Je suis revenu en courant chez moi mais je n’ai pu convaincre personne de m’aider, j’ai donc cassé ma tirelire et sorti tout l’argent que j’avais économisé depuis deux ans, j’appelais ensuite un de mes meilleurs copains et, à nous deux, nous avons hissé la chienne sur une petite charrette, nous l’avons mouillée un peu et avons marché 2 kms pour parvenir jusqu’au vétérinaire du village principal. Notre histoire eut l’air de les émouvoir. La vétérinaire nous prévint que la patte de la galga ne pouvait ni s’opérer ni guérir et qu’il fallait amputer, mais elle nous assura qu’elle pouvait très bien se débrouiller avec seulement trois pattes. Nous allions la voir tous les jours, avec mon ami, on l’avait opérée et stérilisée aussi à cause d’une infection à l’utérus provoquée par ses fréquentes maternités, on lui retira aussi plusieurs plombs de chasse du dos et des cuisses.
L’arrivée de Senda à la maison fut une apothéose…
Mon père était furieux parce que son fils avait dépensé une grosse somme d’argent dans une chienne rebelle et bonne à rien, il me frappa à plusieurs reprises, j’encaissais les coups en serrant les dents de rage et je lui crachais, ravi, ma victoire définitive à la figure : la chienne ne servirait pas non plus à mettre bas car elle était stérilisée, et c’est là que le galguero désista définitivement.
Au fil des années je me suis habitué aux fugues de Senda, le village s’habitua aussi peu à peu à sa présence, son invalidité et sa sympathie lui valut l’affection de grands et petits.
À 20 ans j’obtins un travail en ville, et je pris Senda avec moi. Elle avait 8 ans lorsque je l’avais recueillie, elle était déjà âgée, et je sus qu’elle n’allait pas me tenir compagnie longtemps en ville… Un cancer qu’elle dissimulait avec normalité la dévorait intérieurement, et on lui avait donné un maximum de 3 mois.
J’essayais d’en profiter tous les après midi au cours de nos promenades où les enfants essayaient de la toucher et les grands cherchaient à connaître son histoire, émouvante, personne ne restait insensible face au courage de Senda, et personne ne pouvait ignorer son allure et sa beauté.
Après des années de voyage, après avoir grandi et être devenu un peu plus mature, je me sentais prêt à revoir mes parents. Je pris une semaine en plein mois d’août et j’emmenais Senda avec moi au village, comme d’habitude, pour rendre visite à mes parents, malgré la mauvaise relation que nous avions. Le village était solitaire, gris et poussiéreux. La jeunesse avait émigré en ville comme moi, et les grands étaient restés, avec leurs petites vies.
Mes parents me reçurent assez mélancoliques face à mon absence qui avait duré plusieurs années, mais avec beaucoup d’émotion aussi, ils furent même émus de revoir Senda… Cette nuit là je dormis avec Senda dans ma chambre, de la même façon que je le faisais en ville, convaincu qu’à mon réveil Senda serait partie faire un tour en forêt, du côté ouest du village. Mais non, cette nuit là elle dormit à mes côtés, fatiguée. Dans la pénombre de la chambre, elle me parut plus vieille que jamais.
Au lendemain, Senda ne me quitta pas d’une semelle, et après le repas, au lieu de dormir jusqu’au soir, comme à son habitude, elle m’incita à jouer avec elle, en la suivant elle commença à courir à travers le village.
Senda continua à courir jusqu’à la sortie du village, jusqu’à l’orée du vieux bois de peupliers et pins, du côté ouest. Elle m’attendit là, patiemment. Je voulais revenir en arrière, mais elle continuait à m’attendre au même endroit, quand elle fut sûre que j’allais rester elle commença à marcher lentement vers l’intérieur de la forêt. Je l’accompagnais, méfiant et trempé de sueur, et je m’abritais à l’ombre des arbres. Elle me regardait et je la regardais, si elle avait pu parler elle m’aurait sûrement dit : « viens, je veux te raconter un secret », et ce fut ainsi.
Elle s’arrêta en plein cœur de la forêt, à côté d’un tas de troncs. Elle s’assit et me regarda, peut être essayait-elle de deviner mes pensées. Je portais mes mains à mon visage, j’étais ahuri. Des dizaines de galgos étaient pendus à des cordes, comme des drapeaux. Leurs gueules diaboliquement ouvertes d’où pendaient leurs langues. Leur peau était presque transparente et ils avaient les yeux enfoncés. Leurs pattes avant montraient bien la souffrance et l’agonie qu’ils avaient subie, car leurs coussinets étaient ouverts et à vif à force d’avoir essayé de s’appuyer sur l’arbre, et sur l’écorce on voyait encore les traces de sang séché.
La pourriture imprégnait ce spectacle et la pénombre montrait tout ce que cette scène avait de honteux, d’amoral et d’illégal.
Ces corps n’avaient reçu aucune autre visite à part la mienne, et certainement celle de Senda tous les matins jusqu’à ce que je la prenne avec moi en ville. Seuls le galguero et elle connaissaient cet endroit, elle était la seule à calmer ses compagnons, qu’elle avait certainement vu mourir, pendus un à un sur ces arbres. Je suis sûr que c’est ça qu’elle a voulu me dire. Parmi tous ces corps qui se balançaient au son du bal mortuaire du vent, je vis apparaître d’autres chiens, avec des yeux verts et lumineux reflétant le peu de lumière qu’il y avait à cet endroit où nous étions Senda et moi. Ils venaient de la partie la plus touffue du bois, faisant bouger les arbustes et ils s’annoncèrent en silence complet, sans un seul aboiement.
Je vis alors Senda partir en flèche vers eux sans regarder en arrière, et je pris peur car j’étais incapable de prononcer un mot pour la rappeler, et parce qu’en essayant de marcher je vis que Senda était toujours là, couchée à mes pieds. Elle venait de mourir et sa course avec ces pauvres âmes n’était autre que le retour vers la liberté enivrante de la mort, c’était elle le guide, la garantie du bonheur de tous ceux qui n’avaient pas pu en profiter. Je pris le corps de mon amie, encore tiède, encore musclé, et je creusais un trou à ce même endroit où elle s’était laissée mourir.
Ainsi qu’elle l’avait voulu, je dénonçais le galguero. Il affronta une bonne amende, et je fis savoir à tous l’histoire de ces bêtes sur un livre qui fut publié, ceci permit à mes parents de comprendre la misère de l’univers dans lequel ils étaient plongés y dont ils étaient complices.
Mais je n’ai pas de repos, car je sais que le galguero du village continue à utiliser ses chiennes pour mettre bas, en les alimentant de misère, certaines sont pendues d’autres sont laissées à leur propre sort et personne, pas même ma famille qui a vécu si près de Senda, qui a lu le livre, qui s’est retournée contre cet homme violent, ose se montrer hostile. C’est pour cela que je vais continuer a diffuser la misère de ces chiens, qui ne sont qu’un tout petit reflet de tout ce qui se passe dans beaucoup d’autres villages espagnols.
Je continuerai à me promener dans la forêt, pour retrouver Senda, entourée d’une meute chaque fois plus nombreuse qui me regardera avec des yeux doux, ce sont les fantômes de l’injustice prolongée, la manifestation silencieuse de la mort, tous mes projets vont à eux, aux galgos du côté ouest. »
Envoyé par Consuelo García Fernández drag25@hotmail.com
Par Carol, bénévole de la fourrière municipale de Badalona
(Traduit de l’espagnol par Fabienne Tremblé)