
» Directeur du Musée Reina Sofía entre 1994 et 2001, il a affiché publiquement son engagement contre la chasse en 2016, lors de la présentation de la plateforme « Capital Animal », où il a mis sur un pied d’égalité les droits des animaux et ceux des hommes.
José Guirao Cabrera (né à Pulpí, Almería en 1959) est le nouveau ministre de la Culture et des Sports, suite à la démission de Màxim Huerta le 13 juin dernier. Le profil de Guirao est à l’exact opposé de celui de son bref prédécesseur. Selon nos confrères du journal ABC, Guirao est diplômé en philologie hispanique, spécialisé en littérature espagnole, et fut directeur du Musée Reina Sofía entre 1994 et 2001.
Auparavant, entre 1983 et 1987, il était responsable du Département de la culture du Conseil provincial d’Almeria. En 1988, il s’installe à Séville, où il occupe le poste de Directeur Général du Patrimoine Culturel au sein du Gouvernement Régional d’Andalousie. Après Séville, il s’installe à Madrid, où il est nommé directeur des Beaux-Arts et des Archives au Ministère de la Culture pendant un an. En 1994, il prend la tête du Musée Reina Sofía, et dirige dans le même temps la Casa Encendida entre 2002 et 2014. Puis en 2013, il dirige la Fondation Montemadrid où il est nommé directeur général de l’entité, dont l’activité vise à améliorer la qualité de vie et l’inclusion des personnes en difficulté sociale, tout en promouvant une citoyenneté participative avec un meilleur accès à la culture et à l’éducation, ainsi que la protection de l’environnement et la préservation du patrimoine historique.
De plus, Guirao est administrateur de la Fondation Federico García Lorca, de la Fondation Antonio Gala et du Musée de la gravure espagnole contemporaine de Marbella. Il est également conférencier intervenant à la maîtrise en gestion culturelle de l’Université Carlos III de Madrid.
La tauromachie en question
Les toreros attendent avec impatience un nouveau rendez-vous. Pour l’instant, Guirao – de qui dépendra la présence de la tauromachie au sein du gouvernement – s’est publiquement opposé à la chasse. A l’occasion du lancement à Madrid en janvier 2016 de la plateforme « Animal Capital » – créée, selon ses défenseurs, pour rendre les droits des animaux visibles dans la création artistique et culturelle – Guirao, qui a participé à cet événement à La Casa Encendida, a déclaré : « Si profondément enraciné est le mépris pour les animaux, si profondément enraciné est l’idée qu’ils sont quelque chose d’utilitaire, que ce soit pour manger, pour travailler ou pour s’amuser, je crois que notre défi est de changer la fierté de l’espèce, qui se sent impunie, impunie de maltraiter et d’utiliser tout ce qu’elle trouve dans la nature : animaux, plantes, eau, arbres…. Cela ne nous mène qu’à la destruction. Le défi est énorme, compliqué, mais il doit être relevé. »
Dans cet acte, il dénonce la chasse justifiée de certaines espèces en surpopulation : « La race humaine est également en surpopulation et nous prendrions pour un monstre celui qui proposerait d’éliminer une partie de la population humaine », a-t-il fait remarquer ; et il conclut son intervention en déclarant : « Nous devons commencer à considérer les animaux égaux, mais égaux en tout, en intelligence, en sensibilité, en droit à la vie ».