» Le gouvernement régional souhaite exclure les chiens “de chasse” de la loi de protection animale, ce qui les rendraient complétement vulnérables face aux situations vécues au quotidien par ces animaux telles que l’exploitation, la maltraitance, l’abandon, mais aussi la mort de manière particulièrement cruelle.
Une campagne internationale a été lancée pour faire la lumière sur la situation de ces animaux et forcer le Ministère de l’agriculture à rectifier la Loi de protection animale afin que celle-ci protège plus les animaux que les chasseurs qui les utilisent.

Le gouvernement de Castilla-la-Mancha tend à condamner les chiens utilisés à la chasse à une double peine : une vie d’exploitation, dans la majorité des cas dans des conditions misérables, et une absence totale de protection légale. La loi sur le bien-être, la protection et la défense des animaux semble viser à mieux protéger les chasseurs que leurs chiens, qu’elle laissera complétement démunis face aux situations quotidiennes que l’on connait, dans cette région et bien d’autres en Espagne.
Les pires craintes concernant les intentions du gouvernement régional ont été confirmées et plusieurs associations ont lancé une campagne internationale pour sensibiliser la population à la situation de ces animaux et faire pression sur le ministère pour qu’il rectifie la situation. Il reste encore du temps avant que le texte de loi ne soit définitivement adopté. La fédération des associations de protection et de défense animale de Madrid (FAPAM), Justice Animale, la société de protection des animaux et végétaux de Madrid (SPAP) et la Plateforme Non à la chasse avec des lévriers et autres races (NAC) font entendre leurs voix pour défendre ces chiens.
La Loi, en appuyant une modification dictée par les chasseurs eux-mêmes, exclut de son champ d’application les animaux utilisés dans les activités de chasse pendant leur participation à ces activités. Les associations de défense des animaux comprennent qu’une telle exclusion permettrait de maltraiter, battre, abattre, abandonner, violenter de quelque manière que ce soit et même tuer ces chiens (ou tout autre animal utilisé pour la chasse) en toute impunité, puisqu’aucune des obligations et interdictions contenues dans la loi ne s’appliquerait aux auteurs de telles attaques.
Avec cela, disent-ils, le gouvernement régional entend adopter une loi dite de « protection animale » mais qui laisse libre cours non pas à cette protection mais à « la maltraitance, l’abattage et l’extermination » des chiens, ce qui est « totalement incongru, précaire, scandaleux, offensant et embarrassant ». La loi, dénoncent-ils, est un pas en arrière dans la protection des animaux.
Les associations de protection qui opèrent à Castilla-la-Manche mais aussi dans les provinces et régions alentours savent que la réalité de ces chiens est loin de ce que les chasseurs défendent. Chaque jour, ce sont des centaines de chiens faméliques, malades, remplis de parasites, aux os brisés, abandonnés, qui vagabondent dans les champs et les fossés. De nombreuses dénonciations se succèdent, faisant état d’installations surpeuplées où les chiens sont enfermés, sans eau, sans nourriture, et sans soins vétérinaires. Et parfois l’horreur atteint son paroxysme, comme en février dernier avec la découverte à Tarancón d’une fosse commune où gisaient des dizaines de chiens.
À l’heure actuelle, peu de mesures sont prises et très peu de sanctions sont imposées face à ce type d’événements. Il n’y a quasiment pas de moyens pour enquêter sur de tels cas et souvent la seule option pour les associations est de sauver ces animaux sans pouvoir remonter jusqu’à la personne responsable de cette situation. Et cela dans le cas où un sauvetage est possible, car peu sont ceux ayant droit à une seconde opportunité.
Avec cette Loi visant à exclure ces chiens de toute protection, cette impunité va s’accentuer. S’ils sont utilisés pour la chasse, alors on peut les trainer derrière des voitures, leur injecter des substances causant de terribles souffrances, les attaquer de n’importe quelle manière. En bref, il devient possible d’attenter à la vie de ces chiens et à leurs intégrités physique et morale en toute légalité.
Alors ces chiens utilisés pour chasser n’en sont-ils pas réellement ? Qu’est-ce qui les différencie des autres animaux de compagnie pour lesquels la Loi s’appliquera ? Comment justifier qu’une supposée loi de défense des animaux exclue les plus vulnérables d’entre eux ? Le gouvernement de Castilla-la-Mancha n’a-t-il pas suffisamment de preuves des conditions de vie et de mort de ces animaux ? La honte d’être connu à travers le monde entier pour les barbaries qui continuent d’être perpétrées contre les galgos et autres animaux utilisés pour la chasse dans la région n’est-elle pas suffisante ?
La campagne lancée contre cette loi est matérialisée dans une vidéo diffusée en espagnol, anglais, français et allemand, dans laquelle on découvre la terrible situation de ces chiens, et dont l’objectif est de faire en sorte que le ministère de l’Agriculture prenne conscience de la sensibilité croissante de la société. Les 90.000 signatures récoltées sur la plateforme Change.org contre les termes de cette loi en sont la preuve.
« Nous espérons que l’exclusion des chiens de chasse ne soit pas inclut dans la nouvelle loi, et que le Ministère tienne compte de chacune des personnes ayant signé cette pétition et non pas d’un groupe de chasseurs étant à l’origine de l’amendement. Le traitement actuel des chiens de chasse ne peut plus rester impuni. Chaque jour nous découvrons de nouvelles horreurs concernant des chiens de chasse abandonnés, pendus, tués par balle, affamés et ainsi de suite. Le bien-être et la protection de milliers d’animaux est entre les mains du conseiller municipal », affirment les associations à l’origine de la campagne. «