- Lien de l’article original, traduit de l’espagnol: http://www.laopiniondemalaga.es/malaga/2017/01/08/conciencia-proanimalista-siglo-xxi/901286.html
// Le mauvais traitement, l’abandon ou autres malheurs dont sont victimes les animaux ébranlent fortement une société chaque fois plus sensibilisée à leurs souffrances.
Les réseaux sociaux sont devenus un « porte-voix » pour les collectifs animaliers, qui rendent viraux chaque contenu qu’ils génèrent. Cela fait seulement une décennie que les manifestations contre la tauromachie en Andalousie ont recommencé après s’être arrêtées en 1935. C’était à Velez-Malaga.
Des centaines d’animaux sont morts pendant les dernières inondations qui ont frappé la province de Malaga et ils auraient pu être plus nombreux encore si les citoyens n’avaient pas fait preuve de solidarité. Le mouvement animalier touche les consciences et la société condamne de plus en plus ceux qui maltraitent ou abandonnent un animal. Des associations, des protecteurs et d’autres entités pro-animalières oeuvrent depuis plusieurs années et la tauromachie est un des talons d’Achille de ce secteur qui, bien que le débat se fasse librement dans l’actualité, ne l’est pas autant que quand les premières manifestations ont commencé. Velez-Malaga a été la ville choisie en 2006 pour célébrer la première manifestation pour l’abolition de la tauromachie en Andalousie, suite à la dernière qui avait été organisée en 1935. Le président du collectif andalou contre le mauvais traitement animalier (CACMA), Antonio Moreno, détaille que ce fut une des premières activités qui s’est créé de manière formelle en 2007. Depuis lors, le travail silencieux ne s’est jamais arrêté, en collaboration avec d’autres associations et protecteurs, et il commence à donner des résultats. « La tauromachie était un sujet tabou jusqu’à la fin des années 90. Les gens ne parlaient pas de ça. Ils ont ouverts les yeux. »
Le sociologue de l’université de Malaga, Andres Lozano, assure que la déclaration des droits des animaux à la fin des années 70 a marqué une étape importante. « Ça a permis un intérêt croissant de la considération qu’un animal puisse sentir la douleur et, par conséquent, qu’il doive être bien traité. » Cela, additionné au développement de la vision écologiste et environnementale, et à la transformation du rôle de l’animal, relégué au travail et à l’alimentation jusqu’à la révolution industrielle et maintenant, avec un poids important dans nos ménages, a motivé l’apparition d’une conscience qui jusque-là était testimoniale. « Cela peut être un progrès moral d’avoir une plus forte sensibilité ou d’être au moins contre la maltraitance animale gratuite. Pour notre espèce, ce serait aberrent de produire ce genre de souffrance de manière gratuite… » Le mouvement assure qu’il a réussi à se maintenir et qu’il a plusieurs pistes : certains assurent que l’animal ne doit pas être sacrifié, même pour rejoindre le circuit de l’alimentation humaine, qu’il en est du veganisme, et d’autres « moins radicaux, dans le bon sens du terme », s’appuient sur la déclaration des droits des animaux. Une tendance qui se positionne contre le mauvais traitement et contre l’abandon.
Les réseaux sociaux sont devenus un « porte-voix » qui rend virales les différentes affaires. Une manière de réveiller la société qui, dans la plupart des cas, aide les associations, selon les besoins de celles-ci. A ce sujet, des milliers de personnes ont offert leur aide à diverses associations pendant les inondations du premier week-end de décembre 2016, grâce à la pétition qui parcourait le net. Malgré tout, les refuges sont toujours saturés et ont comme objectif principal de fidéliser les partenaires, motivés à aider économiquement et à promouvoir l’adoption. Selon le président de la CACMA, rien qu’à Malaga, environ 15 000 animaux sont abandonnés par an et 100 000 dans toute la région, 60% d’entre eux sont sacrifiés faute de trouver une famille d’adoption. Ils ne sont pas les seuls animaux à être abandonnés ; le Refuge du Petit Âne (el Refugio del Burrito) compte, rien qu’à Malaga, 100 ânes, animaux qui tombent dans l’oubli, selon la présidente de l’association, Veronica Sanchez. Ils sont abandonnés à leur sort quand on a plus besoin d’eux.
L’association pour la Protection des Animaux et des Plantes de Malaga est une des grandes références. L’année dernière, elle a récupéré un peu plus de 2000 chiens et fait adopter environ 1700 d’entre eux, selon les informations données par sa présidente, Carmen Manzano. « Les gens prennent conscience qu’il n’y a aucune honte à dire ‘je suis pro-animal et anti-tauromachie’. Les jeunes, surtout. » Cependant, il reste encore beaucoup à faire et il est assuré que la stérilisation est un des points clés à traiter avec le citoyen.
Quant aux réseaux sociaux, Manzano le dit clairement : « Pour nous, c’est une fenêtre vers le monde. Des gens veulent adopter jusqu’en Amérique du Sud. Dans ces cas-là, je leur dis qu’il y a sûrement dans leur ville des refuges mais peut-être avec de petits moyens. Les réseaux font ouvrir les consciences. »
Plan législatif
Le président de la CACMA précise que l’ordonnance municipale de Malaga, élaborée par la mairie et d’autres collectifs en 2009, a été ‘avancée’ et prévoyait déjà l’interdiction des cirques avec animaux, qui s’implantaient depuis 3 ans dans la capitale, ou encore le contrôle des groupes de chats errants. Cependant, cela exige une participation majeure de la part des institutions. « Ce n’est pas seulement un travail social, ils ont les outils mais ne les utilisent pas ». Réaliser des contrôles de natalité, des identifications, surveiller les entrées et les sorties dans le pays, ou rechercher l’origine des animaux qui se vendent en magasins, réduirait le problème de ces chiens qui n’ont pas les papiers nécessaire pour justifier de leur provenance. « L’origine est comme minimum légal et est en lien avec le trafic d’animaux ». Rien que pour ces fêtes de 2016, environ 10 000 chiens étaient mis à la vente dans les magasins de Malaga.
La présidente du refuge de Malaga va encore plus loin et exige des inspections exhaustives pour les chasseurs. « 80% des chiens qu’il y a chez nous sont des chiens de chasse et une grande partie de ceux qui arrivent d’ailleurs également. » Obliger de stériliser les animaux et créer une unité policière pour animaux sont quelques-uns des moyens qui n’ont pas encore aboutis, mais les institutions les exigent. //