- Article traduit de l’espagnol: http://blogs.lasprovincias.es/almasconpatas/2016/05/03/la-voz-de-los-podencos/
- NB: Les propos tenus par l’auteur, notamment sur la nécessité de la chasse, n’engagent que lui.
// J’ai été chasseur. Je commence par là, car cela risque de choquer ceux qui ont l’habitude de me lire sur les réseaux. Qu’est-ce qu’un type qui a tiré sur des animaux peut bien faire sur un blog où il manifeste son amour pour les animaux ? Beaucoup vont se poser la question.
Je dois dire qu’il y a très peu de personnes aimant vraiment les animaux comme un bon chasseur. Un chasseur responsable et modéré, et non pas un braconnier ni un de ceux qui sont ravis de remplir leur gibecière avec des dizaines de perdrix ou de cailles.
J’ai été chasseur, oui. Un an seulement, c’est vrai. Et ce n’est pas par manque de motivation que j’ai laissé tomber, mais plutôt par manque de temps. Un lièvre, une perdrix et je crois qu’un pigeon aussi figurent sur la liste de mes victimes. Je ne pense pas que mes actions aient causé une extinction quelconque.
Je pense aussi que peu d’écologistes font plus pour la conservation de l’environnement que les chasseurs. J’insiste, ceux qui sont responsables. Sans la chasse, il n’y a pas de contrôle des prédateurs, les renards ou les grands animaux qui détruisent les récoltes comme les sangliers, ou les lapins qui s’étendent très facilement et peuvent aussi causer pas mal de dommages à la nature. Lundi dernier, les chasseurs de la Comunitat alertaient du fait que le manque de permis donnés para la Generalitat pour chasser des prédateurs, est en train de menacer la faune et la flore. Et voilà l’ingrate et très mal vue tâche des chasseurs. C’est injuste, je vous le dis.
Et comme j’ai été moi-même chasseur, j’ai été aussi témoin direct des nuances existantes dans le comportement des chasseurs vis-à-vis de leurs chiens. Il y en a qui les adorent, qui leur procurent une vie plaisante et beaucoup de soins pour en faire d’excellents chiens pisteurs en campagne. Ils en prennent soin comme s’il s’agissait d’êtres humains et pleurent leur mort comme celle d’un membre de la famille. Demandez donc à Pérez Reverte, un vrai maître en la matière à l’heure de comprendre et de narrer les chiens.
Et puis il y a les monstres. Les chasseurs, j’entends. Des humains sans âme qui maltraitent les animaux, les font dormir dehors alors qu’il gèle, qui les sous-alimentent, et qui lorsqu’ils ne courent pas après le gibier, les enferment ou les abandonnent dans des endroits clos où ils se font bouffer par les puces, et où la nourriture pourrie et puante s’accumule ici et là. Ça, je l’ai vu de mes propres yeux. Ils les tuent aussi, d’un coup de fusil, ou les pendent quand ils sont vieux. Pérez Reverte en connaît aussi un rayon là-dessus.
Les galgos et les podencos sont les premiers à payer les frais. C’est la race la plus abandonnée et maltraitée par les chasseurs. Les mauvais, j’insiste. Ils représentent l’exception, mais ce sont eux qui salissent la réputation de toute la collectivité. Le cauchemar des galgos et des podencos ne cesse pas, et c’est pour ça que j’ai décidé de diffuser la marche qui a eu lieu le weekend dernier à Londres, Glasgow et Manchester. Là, il a été décidé de donner voix aux podencos, de parler en leur nom pour demander la fin de la maltraitance de ces animaux.
Rien qu’à Londres, près de 200 personnes se sont réunies, avec 50 chiens, anglais et espagnols, ils sont allés jusqu’à l’ambassade anglaise pour y donner un document demandant la fin de la maltraitance.
J’ai su qu’il y avait cette marche après avoir publié l’histoire d’Atena, la podenca abandonnée sur l’autoroute A-7 à Algemesí, et après que Michel Nebón, son sauveur, m’ait demandé la traduction du post en anglais pour pouvoir le diffuser parmi les participants à cette marche. Ensuite, c’est Polly Mathewson, une des organisatrices de la marche, qui m’a envoyé les informations et certaines des photos qui illustrent ce post.
Polly dit que la maltraitance que subissent les galgos et les podencos en Espagne est bien connue en dehors de nos frontières. Elle a beaucoup d’amis qui refusent de venir dans notre pays à cause des abandons de chiens. Moi, ça me fait mal que l’on ne puisse pas voir le côté positif de la chasse, mais la souffrance des chiens me fait encore plus mal.
NON À LA MALTRAITANCE DES CHIENS, des podencos, des galgos ou autres. Vous connaissez la devise : EUX NE LE FERAIENT JAMAIS. // ARTURO CHECA