- Article original: http://llevameacasa.net/WP/las-locas-de-los-perros-diario-de-una-voluntaria-by-fani-megia/
// Dans quel pétrin me suis-je fourrée? Quand il y a déjà quelques temps j’ai commencé avec ces histoires de chiens, une adoption par-ci, une diffusion par-là, je n’imaginais pas jusqu’où la méchanceté humaine pouvait aller. Les choses terribles que j’aurais à voir. Les images dégoûtantes qui restent gravées dans ta rétine pour toujours. Le désespoir qui t’envahit. Tu commences par te faire des contacts. Tu plonges presque sans t’en rendre compte dans un monde très dur.
Ils t’y mettent dedans aussi, ces contacts; parce que nous sommes si peu … que dès qu’il y a une autre personne prête à apporter sa pierre à l’édifice, il y a tant besoin d’aide et d’appui, même ponctuel, que tu perds la peur ou la honte de demander: il n’y a plus d’argent, on a besoin de quelques jours pour un accueil, un transport, une diffusion, ou quelque chose d’aussi simple comme une préoccupation partagée. Et quand tu réalises, tu es dedans. TCHANNNNN!!! Tu es la folle de chiens. Tout à coup, tu es une inconnue dont tu n’avais pas idée jusqu’où elle pourrait aller dans ces circonstances. Tes parents te regardent avec un drôle d’air. Tu commences à répondre aux « pour quoi? » des gens, (la meilleure réponse est « pourquoi pas? », ou plutôt « parce ce que ça me prend aux tripes »).
L’argent se multiplie, mais c’est plutôt parce que la vie t’a appris à l’étirer au maximum. Du petit toutou d’appartement, de maximum 7 kg, qui n’aboie pas, tu te retrouves à avoir 3, 4, 5 cabots sur le sofa.
La paresse? Il y a des choses qui ne changent jamais… mais pas celle-là. Qu’est ce qui te prends de faire 300 km pour aller chercher un cas urgent, le seul jour libre de ta semaine? Hé bien, tu y vas, c’est tout. Nous sommes comme ça.
Tu commences à apprécier des choses que tu ne remarquais pas avant, à te dire que la beauté d’un chien est directement proportionnelle au nombre des années qu’il a au compteur, il n’y a pas de plus joli chien qu’un grand-père. C’est comme ça, il n’y a pas de discussion possible. Comme ces toutous typiques des villages qui se nomment PODENCOS, qui devraient être une fierté nationale mais qui sont en fait la race la plus ignorée, malgré sa noblesse et son parcours de milliers d’années auprès des humains.
Avec un seul regard canin, tu te retrouves plus récompensée qu’avec un millier de mots humains.
Oui, ce travail est dur. Parce que oui, pour moi, c’est un travail. C’est une vocation, absorbante, problématique, incomprise, qui te coûte cher, parfois déprimante, très chiante la plupart du temps. C’est le seul travail que je ramène à la maison.
Mais… bien qu’il me coûte beaucoup de temps et d’argent… c’est sans doute celui qui paye le mieux au monde. Je suis sure que vous savez de quoi je parle.
Alors si quelqu’un d’insensé pense à faire la même chose, qu’il soit bien averti de ce que j’ai dit. Avisez vous bien, tous! Sortez en courant tant qu’il est encore temps, sauvez votre portefeuille et préservez votre coeur. Et si vraiment vous persistez dans ce sens, il n’y a plus qu’une chose à vous dire. Si vous le faites, que ce soit avec de la joie. Et préparez-vous, car nous avons du travail. //