On parle beaucoup de la saison de la chasse pour les galgos, de la chance d’être adoptés qu’ils peuvent avoir quelques fois. On parle moins des rehalas, ces groupes de chiens utilisés pour un grand jeu, celui de la chasse, la plupart du temps au sanglier.
J’en avais déjà parlé ici il y a sept ans, avec le responsable de la protection animale de Caceres (ville d’Estrémadure).
Il faut savoir que la majorité des rehalas ne prennent pas soin correctement de leurs chiens, ils sont mal nourris, et ceux qui ne répondront pas au rappel lorsqu’ils seront lancés derrière le sanglier dans les montagnes ne seront pas soignés, ou abandonnés sur place.
Il y a aussi les chasseurs qui veulent une meute de chiens performante et uniforme, sélectionnée à partir de la même génétique, qui en prennent un peu plus soin et qui sont un peu mieux soignés, mais qui ne sont pas épargnés pour autant d’un sombre futur.
« Il y a par exemple les photos odieuses et détestables que je t’envoie. Nous avions trouvé cinq mastins attachés courts à la porte. Tous avaient les oreilles et la queue coupés, dans un état lamentable. Nous avons du les faire euthanasier.»
Il a peu de rehalas qui prennent soin de leurs bêtes. Malgré le fait que certains aient de quoi manger et soient soignés, vivre enfermés en permanence, ce n’est pas acceptable.
Trop de rehalas, trop de chenils dans lesquels il n’y a jamais de contrôle. Des femelles en chaleur qui se font assaillir par les mâles en surnombre, violents, qui se battent, en passant par les combats quotidien pour avoir un bout de pain en guise de repas, le quotidien n’est pas acceptable.
Deux années après avoir écrit mon premier article, il y a cinq ans donc, je vous recommandais « Le Son de la Naure » de Carlos Hita, paru dans le journal le Monde. Je vous livrais quelques paragraphes du texte, suivie d’une photo tirée de son article au sujet des chiens de rehalas. Le point de vue sonore est en effet peu souvent exploité, le plus souvent, le schéma de narration classique reste une photo accompagnée d’un texte.
Cette fois-ci, tout partait de l’expression triste et à la fois furieuse des chiens que l’on voyait sur la photo. Ils appartiennent à une des rehalas qui participent à une chasse dans la Sierra Morena le dimanche 7 et qui prend fin dans une zone un peu plus lointaine.
Ce sont des podencos et ils passent la majeure partie de leur vie enfermés en cercle, dans de grandes cages dans lesquelles les bagarres sont communes.
Les trous dans leurs poils et les cicatrices sur leur tête témoignent la violence de leur chienne de vie.
Quand ils sortent de leurs prisons, ils battent la montagne avec furie, levant et poursuivant leur proie sans relâche, cerfs et sangliers qui détaleront devant eux.
Pourtant, dans l’expression de chacun de ces disgraciés, il reste toujours quelque chose de noble, le regard franc et profond de tous les chiens.
On ne peut pas aborder le monde de la chasse en faisant des sentiments. Mais il est difficile de ne pas être peiné par le destin tragique qui marque l’existence de ses animaux. De la chasse, tout se dit, on est pour, on est contre. Mais de la dernière journée, je suis reparti avec le souvenir de la tristesse profonde de ces chiens furieux, assoiffés, mais dans lesquels brûlent encore le feu ardent de la noblesse.
Il était grand temps d’écrire à nouveau, après que mon ami de l’association « El amigo fiel de Cordoba » m’ait envoyé ceci.
« La saison de la chasse approchant sur notre terre, avec tout ce que les coutumes ancestrales apportent de mauvais, il suffit de jeter un coup d’œil sur le web pour voir fleurir les programmes des prochaines chasses, battues, vente et autres salons du chien… Sur ces plate-formes, on offre à celui qui souhaite chasser la possibilité de vous prêter ou bien de vous louer une bonne rehala.
Le définition de la rehala, pour les experts, c’est un ensemble de chiens, dirigé par un chef de meute, qui a pour mission de trouver la cible (cerf, sanglier ou porcin), de la diriger, de la forcer à sortir de ses retranchements, et de la mener jusqu’au chausseur afin qu’il la tue au couteau.
Les races qui composent une rehala sont connues pour être courageuses pendant les battues, elles servent aussi pour les autres types de chasse, elles ne fuient pas les dangers et prennent des risques pour leur vie : beaucoup se font déchirer par les sangliers, certains se perdent, harassés, les autres seront abandonnés, les femelles pleines ne connaissent aucun repos et iront mettre bas dans des trous, enfin, certains sont pendus, fusillés. La liste des calamités qui les accablent est longue. Ce sont des podencos, des chiens tout terrain.
Les rehalas de podencos, se composent de deux types de chiens: la grande majorité sont des débusqueurs, ceux qui pistent, cherchent et lèvent le gibier dans leur tanière, les autres sont dressés au mordant, ils se jettent sur la proie au cou et à la tête.
Plus haut, sur la photo, une rehala différente composée de toutes ces races : maneto, andaloux, orito, portugais, bodegueros, mastins, et des croisés de grande taille.
Il y a Duque, Lois, Luna, Mimo, Deneb, Begga, Bruno, Desi et Danko.
Le problème, c’est que cette rehala est défectueuse aux yeux de n’importe quel chasseur : elle ne chasse plus. Ce sont des restes, des animaux sauvés car laissés à l’abandon et condamnés à mort.
Aujourd’hui, ils récupèrent leur dignité et ont besoin d’une maison.
Adopter un chien de chasse est une expérience gratifiante, comme adopter n’importe quel autre chien me direz vous, mais plus encore car on ne les a pas fait naître pour ça. Mais ils n’en restent pas moins chiens, avec les mêmes droits que les autres.
Seulement, leur race les condamne d’avance. »
Contacto: informacion@amigofielcordoba.org
Source: http://blogs.20minutos.es/animalesenadopcion/2015/09/21/se-acerca-la-temporada-de-las-rehalas/
Merci à Emi pour la trad